Retrouvez ici toute l’actualité sur ICEDA
- 16.01.2013 – Un recours contre le stockage de déchets nucléaires dans l’Ain rejeté
- 6.6.2013 – Enquête publique pour permis de construire ICEDA
Jusqu’au 28 juin ! EXPRIMEZ-VOUS VITE….
Juin 06 2013
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Mai 10 2013
L'Ae s'inquiète du dimensionnement du centre d'entreposage de déchets radioactifs du Bugey, compte tenu d'incertitudes concernant le programme de démantèlement d'EDF et du dernier inventaire des déchets radioactifs réalisé par l'Andra.
Réunie le 24 avril 2013, l'Autorité environnementale (Ae) du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) du ministère de l'Ecologie a rendu un avis sur le projet d'installation de conditionnement et d'entreposage de déchets activés (Iceda), à Saint-Vulbas (Ain).
L'Ae estime que trois éléments de l'étude d'impact nécessitent une actualisation. Il s'agit en premier lieu de la corrélation entre dl'évolution de l'estimation des volumes de déchets à entreposer et les dimensions des bâtiments. Il s'agit ensuite des modifications de conception apportées pour améliorer la portance du sol et de la prise en compte du risque d'inondation et du risque sismique dans la conception du bâtiment. Ces remarques se basent notamment sur "des différences et imprécisions" constatées après avoir comparé l'étude d'impact à d'autres documents publics.
A l'origine, la construction de l'Iceda a été autorisée par un décret du 23 avril 2010 et un premier permis de construire a été délivré par arrêté préfectoral du 22 février 2010. En décembre 2010, suite à la plainte d'un riverain, le tribunal administratif de Lyon a annulé le permis. Annulation confirmée en juin 2012 par la cour administrative d'appel pour non-conformité du permis avec le plan local d'urbanisme (PLU) de Saint-Vulbas, commune sur laquelle se trouve la centrale du Bugey. En décembre, la commune a modifié le PLU afin de permettre à EDF de déposer une nouvelle demande de permis de construire. C'est dans ce cadre que l'Ae a évalué l'étude d'impact présentée par EDF.
Quel volume de déchets radioactifs ?
"L'installation Iceda est indispensable au démantèlement de neuf réacteurs nucléaires", résume l'Ae qui s'interroge sur le dimensionnement du site qui découle directement de ce programme de démantèlement et de la gestion des déchets.
"Iceda a notamment pour but de conditionner et d'entreposer des déchets radioactifs produits dans le cadre « du programme EDF de démantèlement des centrales nucléaires de première génération et de Creys-Malville »", rappelle l'Ae, précisant que ce programme concerne neuf réacteurs. De plus, EDF entend aussi entreposer dans l'Ain des déchets radioactifs provenant de l'exploitation, de la maintenance et d'éventuelles modifications des centrales nucléaires à eau pressurisée. Ce "programme", au sens du code de l'environnement, comprend aussi le Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) prévu à Bure (Meuse) dont le débat public se tiendra cet été.
En clair, l'Iceda est au cœur du programme et son dimensionnement dépend d'une part des déchets entrants et d'autre part des envois de déchets vers le stockage définitif lorsqu'il sera disponible. Or, la stratégie de démantèlement présentée en 2009 a déjà pris du retard, notamment du fait de l'absence d'exutoire pour le graphite des réacteurs concernés, soulignait en janvier l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), qui demandait à EDF de revoir sa copie. Des incertitudes qui conduisent l'Ae à recommander à EDF "d'expliquer comment a été dimensionné le bâtiment, en relation avec les besoins d'entreposage résultant du programme de démantèlement à l'origine du décret de l'installation nucléaire de base (INB) Iceda".
Plus précisément, l'Ae recommande de présenter : pour les neuf réacteurs, les volumes estimés en 2012 des déchets devant transiter par l'Iceda ; les estimations correspondantes du nombre de colis à entreposer ; les marges existantes en cas de réévaluation à la hausse des besoins de traitement, de conditionnement et d'entreposage, en cours de démantèlement des neuf réacteurs.
Ces questions prennent d'autant plus d'importance que l'estimation fournie par EDF date et ne correspond apparemment plus à la réalité actuelle en matière de déchets nucléaires. Or, l'Iceda est prévue pour accueillir les déchets pour une durée maximale de 50 ans. "[La capacité de l'Iceda] a été déterminée en 2006 sur la base des données disponibles à l'époque", explique l'Ae, notant que "l'estimation des volumes de déchets radioactifs réalisée par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) dans l'édition 2012 de son inventaire national des déchets et matières radioactives a évolué par rapport à ses éditions précédentes". La gestion des déchets liés au démantèlement est d'ailleurs un sujet d'inquiétude pour l'Andra qui cherche à optimiser leur gestion compte tenu des volumes en jeu.
Source : Actu-environnement
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Avr 29 2013
15h30 au tribunal de Bourg-en-Bresse.
Audience relative au déchargement de gravats radioactifs par la centrale du Bugey
Le 15 mai à 15h30, sera examinée par le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse l’affaire du déchargement de gravats radioactifs par la centrale du Bugey.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" vous invite à assister à l’audience et vous donne rendez-vous au tribunal à 15h30, 4 rue du Palais à Bourg-en-Bresse .
Rappel des faits :
Bugey – Déchargement de gravats radioactifs dans une carrière La centrale nucléaire du Bugey est située à 19 kilomètres d’Ambérieu-en-Bugey et à 35 kilomètres à l’est de Lyon. Le site du Bugey abrite notamment un réacteur de la filière graphite-gaz en cours de démantèlement (réacteur n° 1).
Le 9 août 2011, un camion provenant de la centrale nucléaire du Bugey a déchargé des gravats radioactifs dans une carrière utilisée pour stocker des déchets non radioactifs.
Le Parquet de Bourg-en-Bresse a décidé d’engager des poursuites à l’encontre d’EDF et du directeur de la centrale du Bugey. L’audience aura lieu le 15 mai 2013, à 15h30, au tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse.
Pour en savoir plus, consultez notre Juriblog (SDN).
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Avr 02 2013
EDF a fait reporter l'audience prévue le 3 avril 2013 au tribunal de Bourg en Bresse. Examen par le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse de l'affaire du déchargement de gravats radioactifs par la centrale du Bugey en 2011.
Le Parquet de Bourg-en-Bresse a décidé d’engager des poursuites à l'encontre d'EDF et du directeur de la centrale du Bugey. L’audience aura lieu le 3 avril 2013, à 15h30, au tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse.
Rappel des faits :
Le 9 août 2011, un camion provenant de la centrale nucléaire du Bugey a déchargé des gravats présentant des traces de radioactivité dans une carrière utilisée pour stocker des déchets non radioactifs. Le Réseau "Sortir du nucléaire" a déposé une plainte.
La centrale nucléaire du Bugey est implantée au cœur de la région du Bugey, sur la commune de Saint-Vulbas (Ain), à 19 kilomètres d’Ambérieu-en-Bugey et à 35 kilomètres à l’est de Lyon. Le site du Bugey abrite notamment un réacteur de la filière graphite-gaz en cours de démantèlement (réacteur n° 1).
Le 9 août 2011, la centrale nucléaire du Bugey a procédé à l’évacuation d’une benne de gravats considérés comme des déchets conventionnels vers une carrière régulièrement utilisée par EDF et autorisée à recevoir ces matériaux.
Le camion a été contrôlé à la sortie de la centrale pour vérifier l’absence de radioactivité et pour confirmer le caractère conventionnel de son chargement. La présence de radioactivité a été détectée, mais le signal sonore et la barrière empêchant la sortie des véhicules ne fonctionnaient pas. Seul un gyrophare s’est déclenché, mais n’a pas été repéré immédiatement.
Quelques minutes après la sortie du camion, la direction de la centrale a identifié le problème. Cependant, le conducteur du camion n’a pas pu être prévenu avant d’avoir déchargé.
Le service radioprotection du site s’est rendu sur place et a établi une cartographie radiologique. Au point de contamination le plus élevé, le niveau de radioactivité était environ 3 fois supérieur au niveau naturel observé sur le site. EDF a procédé à la récupération du chargement le 10 août pour le réacheminer sur le site du Bugey.
L’ASN a conduit une inspection le 11 août afin de comprendre les circonstances de cet incident et vérifier que l’ensemble du chargement avait été récupéré par EDF. Il en résulte notamment que les gravats qui sont sortis du site le 9 août sont issus du chantier du réacteur n° 1 situé dans le local « HM 504 » qui n’est ni une zone réglementée au titre de la radioprotection, ni une zone à déchets conventionnels. Les inspecteurs de l’ASN ont constaté que ce local présentait deux sources de contamination radioactive : un regard de collecte des eaux perdues ainsi qu’une cuve et divers matériels placés sur rétention.
Le Réseau "Sortir du nucléaire" a porté plainte pour ces graves défaillances le 26 juin 2012. Le Parquet de Bourg-en-Bresse a décidé d’engager des poursuites. L’affaire devait être examinée le 3 avril 2013, par le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse. Suite à une demande de renvoi de l’avocat d’EDF, l’audience sera reportée à une date ultérieure.
Visualiser la plainte de SDN : http://groupes.sortirdunucleaire.org/IMG/pdf/Plainte_de_finitive_PDF.pdf
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Déc 27 2012
Après près de 30 ans d’activité, la Centrale nucléaire Gentilly-2 fermera le 28 décembre prochain . Le gouvernement du Québec a choisi de laisser la centrale dormir pendant 40 ans pour laisser le temps à la radioactivité de baisser naturellement avant d’entreprendre son démantèlement. Tout le contraire de la France où on a justement fait le choix de démolir, plutôt que de laisser dormir.
Maxence Bilodeau.
Pour en savoir plus sur Brénnilis :
C’est au plein cœur des mont d’Arrée, en Bretagne, que fut construite, en 1962, la première centrale nucléaire française, au milieu de paysages magnifiques de landes et de tourbières. Aujourd’hui, plus de vingt ans après son arrêt, son démantèlement n’est toujours pas achevé.
http://nucleaire-nonmerci.net/centrale-nucleaire-en-bretagne.html
Sur le démentèlement :
Les coûts sont estimés et pourraient évoluer en fonction des exigences réglementaires, des prix des matériaux, des imprévus
À terme, le démantèlement pourrait bien représenter la plus grosse part des dépenses que devront engager l’industrie nucléaire et les gouvernements qui l’ont soutenue
http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mant%C3%A8lement_nucl%C3%A9aire#France
On ne vous avait rien dit sur ce sujet ? Ni sur le projet qui pourrait voir le jour dans l’ain de poubelle nucléaire ICEDA ?
Il est temps que l’info circule alors avant qu’une fois de plus d’autres décident pour nous de l’avenir de ces déchets…
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Sep 25 2012
La centrale de Fessenheim doit être démantelée en 2016. Mais que faire des déchets nucléaires issus des réacteurs en cours de démantèlement ? EDF croyait tenir la solution avec la création d'une installation dédiée dans l'enceinte de la centrale du Bugey à St Vulbas (Ain). Mais le projet a du plomb dans l'aile.
Voi aussi l'action Rond point SDN Bugey du 15/09/2012 : https://www.stop-bugey.org/actions/rond-point-amberieu/12eme-action-sdn-bugey-rond-point-amberieu-15082012/
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Juin 21 2012
SDN 26/07 – Communiqué de presse 20 juin 2012 19h
Mercredi 20 juin 15h 30 à hauteur de Montelier sur la D538 un convois EDF traverse le village à faible vitesse 20km/h et provoque un bel embouteillage. Les militant-e-s de Sortir du Nucléaire 26/07 avisé par des riverains de Chabeuil constate qu’Alixan est également traversé par ce convois exceptionnel. Il est précédé par un véhicule et des motards de la gendarmerie et suivi par autant de force de l’ordre auquel il faut ajouter plusieurs véhicules et Motards d’EDF.
Rattrapé au pont des Allobroges à Romans, on peut constater que la remorque supportant la cuve radioactive est extrêmement lourde puisqu’il faudra que le véhicule de tête use d’un treuil pour la tirer à la sortie du pont.
L’affiche apposée sur la cuve indique une radio activité de 64 400 Mgb (megabecquerel ) ce qui rend ce trafic particulièrement dangereux en cas d’accident.
Mesuré à une distance de 4 mètres par un radiamètre la cuve ne présente pas une forte activité de rayonnement.
Ce premier danger écarté il n’en reste pas moins que la traversée de villages et de villes comme Romans sur un trajet (probablement du Tricastin vers la centrale du Bugey) constellé de bourgs et de villages, présente une situation dangereuse pour les populations. La route (la D538) est déjà l’itinéraire de prédilection du trafic de combustible enrichi et de Mox entre l’usine Georges Besse du Tricastin et la FBFC de Romans. Ce convoi n’est d’ailleurs pas le premier du genre un autre similaire avait déjà été signalé à la fin mai 2012.
Le Valentinois est constamment traversé par des convois radioactifs : Trains de combustibles irradiés hautement radioactif, transports par camions d’uranium enrichi, de déchets radioactifs, et maintenant des convois exceptionnels à forte activité radioactive. Ni les riverains, ni les élus locaux
ne sont avisés de ces traversées. En cas d’accident aucune mesure d’urgence n’est prise pour protéger les populations, des heures se passeront avant de pouvoir éloigner les riverains.
Sortir du Nucléaire Drôme Ardèche renouvelle son adresse à tous les élus et maires de la vallée du Rhône afin qu’ils exigent de la préfecture une information du passage de convois, qu’il exigent une préparation de la population à un accident nucléaire provoqué par ce type de transport, qu’ils exigent enfin de pouvoir user de leur droit de refus d’être traversé par des convois radioactifs.
Pour SDN 26/07
Christine Malfay Régnier
Dominique Malvaud 06 72 07 76 42
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Juin 13 2012
Article de presse paru dans le Progrès le 10 juin 2012.
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Juin 13 2012
C’est l’histoire d’un petit bourg de l’Ain qui s’est brusquement transformé en paradis fiscal il y a quarante ans. Ce lieu s’appelle Saint-Vulbas. Sa potion ? La centrale nucléaire du Bugey, revenue au cœur de l’actualité fin 2011, lorsque Le Monde a écrit que l’alternance en 2012 pourrait conduire à sa fermeture. Enquête sur une commune gavée à l’atome, qui a façonné sa région grâce au nucléaire, et qui peut craindre de perdre un jour sa poule aux œufs d’or.
C’est une petite commune française parmi 36 000 autres. Comme chaque village de l’Ain, Saint-Vulbas a son clocher, sa mairie et son école. Parmi les quelque 900 âmes (les « villibadois ») qui peuplent les lieux, les plus anciens rappellent (pour l’anecdote) qu’en 1504, un prince du Piémont a bu l’eau glacée de la source du bourg avant de passer de vie à trépas.
Une ferveur particulière domine ce « village fleuri 4 étoiles ». En témoigne le site Internet du club de sport-boules :
« Imaginez un (endroit) à la quiétude déconcertante, enchâssé dans un écrin de verdure et qui, l’été se drape d’une profusion des multicolores odorantes et variées. Prenez-vous alors à rêver et parcourez Saint-Vulbas ».
La description est fidèle, à un détail près. Il faut ajouter qu’ici, l’arrière-plan détonne : juste derrière les maisons du lieu-dit de Marcilleux s’élèvent quatre cheminées de refroidissement de plus de 120 mètres, estampillées EDF, visibles à 40 kilomètres à la ronde jusqu’à l’esplanade de Fourvière, à Lyon.
Elles cachent 100 hectares d’installations dont quatre réacteurs nucléaires à eau pressurisée, qui produisent en moyenne 25 milliards de kWh par an. Soit 40% de la consommation d’électricité en Rhône-Alpes. Nous sommes dans l’une de ces nombreuses communes nucléaires à la française, en plein cœur de Rhône-Alpes.
« Des gens paisibles »
A Saint-Vulbas, l’industrie atomique induit la présence de pastilles d’iodes chez les particuliers. Ils les renouvellent en pharmacie sur demande de la préfecture. Aux endroits clé du village, des affiches indiquent la marche à suivre en cas de force majeure.
Cependant, les villibadois n’échangeraient pas nécessairement leur place de bon cœur. Ils sont bien ici. Depuis 2006, ils vivent sous vidéosurveillance (c’est la nouvelle mode en rase campagne). Et les bâtiments municipaux rappellent par ailleurs, à l’aide d’affiches placardées à l’entrée, que « la République se vit à visage découvert ». Autrement dit, les burqa ne sont pas les bienvenues.
Une commerçante relate :
« On aime les gens paisibles ici. Le maire veille, il ne veut pas qu’une population turbulente s’installe comme c’est arrivé dans certaines villes iséroises. »
Décryptage : pas de logements sociaux à l’horizon (mais tout de même une régie communale qui propose des bas loyers).
« Nous souhaitons garder notre destin en main et notre identité rurale », confie le maire, Marcel Jacquin, qui regrette que la nouvelle génération de propriétaires terriens cèdent des parcelles. Saint-Vulbas attend plus de 30% de nouveaux habitants dans les années à venir.
D’où vient l’attrait des promoteurs et des ménages ? Un indice : ici les habitants ne paient presque pas d’impôts communaux (taxe foncière, taxe d’habitation). Les villibadois bénéficient par ailleurs d’équipements impressionnants, comme le gigantesque centre nautique « Ain’Pulse » (aperçu des multiples activités qui y sont proposées).
La centrale du Bugey. Crédit photo : Igor Gauquelin
Des dizaines de millions d’euros
Tous les équipements de la municipalité détonnent. Autre exemple : le centre international de rencontre (33 694 m2), qui abrite l’un des plus beaux boulodromes d’Europe, où se jouent des tournois mondiaux de sport-boules.
« De l’extérieur, on peut voir nos équipements comme de la mégalomanie, mais toute la région en profite sur un rayon de 30 km », justifie Marcel Jacquin.
Heureusement, pourrait-on dire. Car la région Rhône-Alpes (et notamment les 1,3 millions d’habitants du Grand Lyon) sont en première ligne en cas d’accident nucléaire.
La manne financière de Saint-Vulbas provient en effet directement et indirectement de la centrale du Bugey, ce vieux compagnon de route. En 2010, elle a encore rapporté 49,5 millions d’euros aux entreprises locales et régionales. De son côté, la mairie a touché 2,8 millions d’euros en foncier. Sans compter les redevances fourre-tout recensées depuis le remplacement la taxe pro : 62,4 millions d’euros la même année, dont les collectivités se sont réparties plus d’un tiers selon Le Progrès.
Foncier mis à part, Saint-Vulbas partage les recettes avec son entourage, contrairement à d’autres villes nucléaires comme Saint-Paul-Trois-Châteaux dans la Drôme (lien payant). Elle le fait via la communauté de communes de la Plaine de l’Ain, qui redistribue équitablement (taxe professionnelle unique). Conséquence : toutes les communes alentours dépendent de la centrale (75% du budget intercommunal).
A cela s’ajoute une vieille astuce : en proposant le taux de taxe pro unique le plus faible du département de l’Ain (8,34% en 2009, les retombées du Bugey compensant largement le manque à gagner), cette structure s’est peu à peu dotée d’un fort tissu d’entreprises. Mais sans comparaison possible avec Saint-Vulbas, qui a utilisé ce levier dans le passé pour créer un parc industriel démesuré sur ses terres : 900 hectares de superficie totale, plus de 120 entreprises. Dans ce village, il y a plus de travailleurs que d’habitants.
Parc industriel de Saint-Vulbas. Crédit photo : Igor Gauquelin
« Le PS, c’est quoi au juste ? »
En additionnant la centrale et le parc industriel, le constat est sans appel : plus de 90% des recettes de la communauté de communes (60 000 habitants, dont ceux du site historique de Pérouges), émanent des activités d’un nain démographique, bourré aux as grâce au foncier, n’ayant aucun mal à faire fonctionner des investissements hors normes.
A la base de l’édifice : une activité dont les dangers ne sont plus à démontrer, et dont il faudra bien, un jour, revoir la démesure toute française (58 réacteurs, 75% de la production d’électricité nationale, record mondial absolu). Est-ce bien raisonnable ?
« Comment voulez-vous que l’on rééquilibre nos recettes par les temps qui courent ? », répond avec sincérité M. Jacquin.
L’équation est rude, les emplois se comptent en milliers. Mais qu’adviendrait-il si la centrale devait fermer coûte que coûte ? Après Fukushima, une nouvelle ère s’est ouverte. Pour l’élection présidentielle de 2012, la gauche propose (du moins, pour l’instant) de démanteler les 24 réacteurs les plus « vulnérables » du parc nucléaire français à l’horizon 2025 (voir l’accord PS-EELV, sur lequel François Hollande reste flou, ici en pdf).
Or les réacteurs du Bugey tournent depuis 1979 et 1980. Le complexe lui-même date des années 1960. Selon Le Monde, le site est clairement « sur la sellette ». Les anti-nucléaires sont convaincus de sa dangerosité. Même à 120 kilomètres de là, les voisins Suisses s’inquiètent régulièrement des incidents notables survenus au Bugey (voir la liste exhaustive sur le site de l’ASN).
Qu’importe tout cela. Les élus de la Plaine de l’Ain ne désarment pas : « on peut avoir 200 000 kilomètres au compteur de son véhicule sans que la sécurité soit en jeu », dit Marcel Jacquin. Son homologue UMP de Meximieu, Christian Bussy, va jusqu’à constater dans Le Progrès qu’à « l’heure où les voitures vont rouler grâce à l’électricité, fermer la centrale serait imbécile ». CQFD.
Sur place, personne ne croit franchement à la fin du miracle nucléaire. M. Hollande veut fermer la centrale ? « Encore faudrait-il qu’il soit élu », raille un passant, peu emballé par le charisme du candidat socialiste. De son côté, une cadre EDF croisée en ville affiche la couleur :
« De quoi devrions-nous nous inquiéter exactement ? Du PS ? Mais le PS, c’est quoi au juste ? »
« La population devra s’habituer à payer des impôts »
A l’heure actuelle, la Commission locale d’information (CLI) disserte sur un rapport interne, établissant que le Bugey est capable de tourner encore 20 ans, si toutefois des efforts sont consentis.
Pourquoi ne pas candidater pour un nouveau réacteur, s’interroge-t-on. Après tout, le Bugey n’en est plus à son premier, de type « UNGG » (en cours de démantèlement). Saint-Vulbas pourrait même accueillir une zone d’entreposage, prolongeant (à minima) son idylle foncière pour une cinquantaine d’année
(voir notre article).
« Les habitants ont pris l’habitude d’un certain confort, relate un militant PS du canton. Et puis, EDF est partout, y compris dans les équipes municipales des communes. Ils veulent rester, c’est humain. Mais à Saint-Vulbas, le maire est quelqu’un de très prudent : il sait que ça ne durera pas éternellement. Un jour, la population devra s’habituer à payer des impôts locaux, voilà tout. »
En attendant, la commune fait sa vie, comme coupée du temps. Au programme : agrandissement de la maison de retraite communale et attribution de la maîtrise d’ouvrage pour la future caserne des gendarmes. Le bourg n’attend pas le « nouveau rêve français » de François Hollande. Elle a déjà le sien. L’avenir dira si ce n’était qu’un mirage, ou un vrai miracle.
Source : http://www.rue89lyon.fr/2012/01/02/nucleaire-saint-vulbas-miracle-ou-mirage/
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Jan 07 2012
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