L’association antinucléaire belge « Fin du nucléaire asbl », par la voix de son Président Francis Leboutte, a publié le 16 juin 2020 un communiqué qui dénonce les mensonges de l’industrie nucléaire, des gouvernements qui la maintiennent en survie artificielle et des instances internationales qui lui servent de caution (AIEA et GIEC) :
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En Belgique, l’abandon de l’énergie nucléaire (dite civile) a été décidé en 1999 par le gouvernement de l’époque (la « coalition arc-en-ciel » rassemblant libéraux, socialistes, et écologistes). Une loi exigeait alors l’arrêt des réacteurs nucléaires belges après 40 ans d’exploitation et prohibait la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.
Mais depuis le vote de la loi il y a eu de nombreuses pressions du lobby nucléaire belge et international, pour que cette décision ne soit pas mise en oeuvre. Il faut préciser que les réacteurs nucléaires belges sont exploités par l’entreprise Tractebel qui est une filiale de la société Engie issue de GDF Suez elle-même issue de la scission en deux entités d’EDF-GDF.
Il faut préciser également que la Belgique, qui fait partie de l’OTAN, héberge les armes atomiques états-uniennes et les missiles pour les lancer. Il faut préciser enfin que la Belgique est un acteur important de la recherche nucléaire et qu’elle participe à plusieurs projets internationaux dont ITER en cours de construction à Cadarache (France).
Ainsi, en octobre 2009, le gouvernement belge a décidé de repousser de dix ans la première phase de sortie du nucléaire. La fin des permis d’exploitation des réacteurs nucléaires a été fixée à 2022 pour un réacteur (Doel 3), à 2023 pour un autre réacteur (Tihange 2) et à 2025 pour les cinq autres réacteurs (Doel 1, Doel 3, Doel 4, Tihange 1 et Tihange 3).
Puis en juin 2015 une nouvelle loi a modifié celle qui prévoyait la sortie de l’énergie nucléaire en 2025 au motif fallacieux de « préserver la sécurité d’approvisionnement énergétique de la Belgique ». Elle a ainsi prolongé de dix ans l’activité des deux réacteurs les plus anciens (Doel 1 et 2) au-delà de 2015, année au cours de laquelle ils devaient être mis à l’arrêt définitif.
Après divers rebondissements, la Cour constitutionnelle a annulé début 2020 cette loi de 2015. Elle en a toutefois maintenu les effets jusqu’au 31 décembre 2022, en exigeant qu’une étude d’incidences environnementales incluant la participation du public et une consultation transfrontalière soit menée.
En décembre 2019, la NVA, ou alliance néo-flamande (parti politique nationaliste qui est la force politique majoritaire en Belgique) a déposé une proposition de résolution pour la prolongation de réacteurs nucléaires après 2025 (des réacteurs qui auraient 40 ou 50 ans de fonctionnement à cette date, soit 10 ou 20 ans de plus que prévu à l’origine). Ce projet de résolution a été examiné en juin 2020 au sein de la Commission de l’énergie, de l’environnement et du climat de la Chambre des représentants.
C’est dans ce contexte que Francis Leboutte, président de « Fin du nucléaire asbl » a transmis à la commission de l’énergie, de l’environnement et du climat de la Chambre des représentants de Belgique l’avis en lien en tête de cet article. Celui-ci met en pièce le nouveau mensonge à la mode de l’industrie nucléaire selon laquelle la « filière nucléaire » est peu émettrice de gaz à effet de serre et donc « bonne pour le climat ».
Toute ressemblance avec la situation française n’est évidemment pas fortuite.
Comme tous les réacteurs français, et en particulier les quatre du Bugey, les sept réacteurs nucléaires belges présentent de nombreux défauts qui peuvent conduire à une nouvelle catastrophe nucléaire. Et comme tous les réacteurs nucléaires, ils rejettent en permanence de la radioactivité dans l’environnement et produisent des déchets radioactifs ingérables. De plus ils n’ont aucune rentabilité économique et leur maintien en fonctionnement aggrave le déficit des sociétés qui les exploitent, que ce soit Engie en Belgique ou EDF en France, et indirectement le déficit de l’État puisque celui-ci est actionnaire de ces deux sociétés privées à capitaux publics.