Le 13 mai 2016 Jean Pierre Collet de Sortir du nucléaire Bugey répond aux questions de Jean Luc Coppi journaliste au Dauphiné libéré sur l’élargissement du PPI de 10 à 20 Km annoncé par Mme Royal.
- Que pensez-vous de cette extension du périmètre ?
« La France est très en retard par rapport à ses voisins européens, qui sont pour la plupart à 20, voire en 50 km. Donc, il s’agit juste d’un rattrapage. Pour SDN Bugey, comme pour un certain nombre d’organismes comme l’ANCCLI, Association nationale des comités et commissions locales d’informations, qui demandent 80 km, voire 100 km, pour l’Autorité de sûreté nucléaire, on est loin du compte. Donc, 20 km, c’est un peu mieux, mais ce n’est pas encore ça. D’autant qu’avec ce périmètre, on n’inclut toujours pas l’agglomération lyonnaise, qui est à 35 km. Si le PPI est élargi, on aimerait que des panneaux le spécifient clairement à l’entrée de chaque commune, avec la mention »Zone à évacuer en cas d’accident nucléaire majeur », comme nous le faisons parfois lors d’actions symboliques. »
- Concrètement qu’est-ce que ça change ?
« Les pastilles d’iode seront distribuées non pas dans un rayon de 10 km autour des centrales, mais dans un rayon de 20 km. S’il y a une évacuation, elle sera envisagée sur 20 km également. Cela permet d’élargir toutes les mesures d’urgence en cas d’accident nucléaire. Mais il y a la théorie et la pratique. On l’a vu avec la campagne de distribution de pastilles d’iodes qui a été organisée au début de l’année 2016 : seulement 30% des habitants concernés les ont récupérées. Il y a trois ans, un exercice d’évacuation dans un rayon de 5 km autour de la centrale du Bugey a eu lieu, qui n’était pas très concluant. Clairement, on doute de l’efficacité de ce PPI, qui reste très flou. En tout cas, la parade prévue en cas d’accident majeur me paraît partielle. »
- C’est quoi la solution ?
« La centrale du Bugey va avoir quarante ans et il y a nombre de signes alarmants. On ne va quand même pas continuer à maintenir cette centrale qui est vétuste indéfiniment. La solution, c’est de fermer la centrale nucléaire du Bugey. En France, on est en surcapacité de production électrique et on pourrait arrêter des réacteurs, mais on ne le fait pas par choix politique. Parce que si on commence à arrêter le Bugey, ça veut dire qu’on arrête Fessenheim, etc. Mais on s’évertue à maintenir ces centrales à coups de centaines de millions d’euros parce que, malgré tout, ça ramène de l’argent, mais avec un risque qui est de plus en plus important. »