N’oublions pas Fukushima

Japon, le 11 mars 2011. Trois catastrophes ont eu lieu. Un séisme, un tsunami et un accident nucléaire. Une seule de ces catastrophes aurait pu être évitée… Un an après, retour à Fukushima.

La contamination empoisonnera Fukushima pour longtemps

L’Institut de Radioprotection et de sûreté Nucléaire français (IRSN) a indiqué dans un de ses derniers rapports que la contamination radioactive autour de la centrale nucléaire de Fukushima Diichi a fortement décrue. Mais l’institut la décrit désormais comme chronique et pérenne”. Chronique car cette contamination radioactive, si elle ne connaît pas de pic majeur depuis la catastrophe, et désormais inscrite durablement, profondément dans l’environnement de la centrale. Pérenne, car cette radioactivité va durer. Longtemps et en diminuant très lentement…

Les trois réacteurs accidentés ainsi que les explosions d’hydrogène dans les bâtiments de la centrale dans les jours qui ont suivis le 11 mars 2011 ont ainsi libéré de grandes quantités de césium radioactif. Ce césium a une durée de vie longue. Il est considéré qu’il sera “inoffensif” qu’au bout de 300 ans. Il reste aujourd’hui 98% de sa radioactivité initiale dans l’environnement, un taux qui sera encore de 81% en 2020.

Au total, sur environ 24 000 km2 du territoire japonais contaminés par le césium 137, seuls 600 km2 dépasseraient aujourd’hui le seuil des 600 000 becquerels par m2, estime l’IRSN. Il existe toutefois des terres contaminées en “taches de léopard” jusqu’à 250 km de distance de la centrale, avec des “points chauds” extrêmement localisés liés à l’accumulation de dépôts radioactifs par les pluies et le ruissellement. 
Les indicateurs ont relevé des niveaux très ou trop élevés de radioactivité dans des municipalités de la zone évacuée autour de la centrale. Des lieux qui resteront pour certains définitivement inhabitables.

La centrale accidentée de Fukushima reste fragile. Si les autorités japonaises ont annoncé que les réacteurs endommagés ont été “stabilisés”, la situation reste en fait préoccupante et le restera encore des mois probablement de nombreuses années.
En effet, le corium, magma métallique, qui s’est constitué lors de la fusion du cœur reste instable et une réaction de criticité reste possible.
Si des réactions venaient à se produire, des rejets radioactifs importants ne pourraient alors être exclus. De même, les conditions actuelle des piscines de désactivation et d’entreposage des combustibles irradiés continuent de présenter un très grand danger, tant qu’elles n’auront pas été vidées de leur contenu. L’instabilité physique des installations fragilisées par l’accident pourrait présenter un énorme risque en cas de nouveau tremblement de terre ou de tsunami même de faible amplitude.


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carte réalisée par l’université d’Osaka

L’inaction des pouvoirs publics face à la catastrophe 

Au rythme des rapports, des fuites de documents, des analyses, la réaction des pouvoirs publics japonais face à la catastrophe ne peut que choquer, ou à minima, laisser songeur... Un document découvert récemment, émanant du ministère Japonais pour l’éducation, la culture, les sciences et les technologies (MEXT), révèle que le ministre de l’époque, Yoshiaki Takaki et d’autres officiels, sont à l’origine de la décision de ne pas diffuser au public l’ampleur des radiations dans les jours qui ont suivis les explosions d’hydrogènes et la réaction en chaîne dans les réacteurs de Fukushima Daiichi. Le mémo en question précise que les données ” ne doivent, par aucun moyen, être diffusés au public”. 

Pour tirer une leçon de la catastrophe de Fukushima, Greenpeace a commandé un rapport.
Ce rapport, rédigé par trois experts indépendants (un physicien nucléaire, un correspondant pour un magazine sur la santé et un ingénieur nucléaire), explique et démontre comment le Gouvernement, les organes de contrôle et l’industrie nucléaire ont rendu possible la catastrophe de Fukushima Daiichi, puis n’ont pas réussi à protéger la population contre l’impact de la catastrophe.

Ce rapport tire deux conclusions principales :

    La catastrophe de Fukushima remet en question la crédibilité de l’industrie nucléaire. L’industrie soutient que le risque d’accident nucléaire se limite à 1 fois pour 1 million (ou moins) d’années d’opération d’un réacteur. L’expérience montre toutefois qu’un accident significatif est à prévoir quelque part dans monde à chaque décennie.

    L’influence politique exercée par l’industrie nucléaire sur les autorités japonaises de réglementation de la sûreté nucléaire est l’une des causes principales de l’accident à Fukushima.

Voir l’intégralité du rapport

Au lieu de reconnaître ces risques nucléaires, de nombreux politiques et autorités ont demandé à restaurer la confiance de l’opinion publique en l’énergie nucléaire. Un an après la catastrophe nucléaire, les autorités protègent à nouveau l’industrie nucléaire au lieu de protéger leurs citoyens.

Les stress tests que subissent les réacteurs du monde entier constituent également la preuve que nous n’avons rien appris de nos erreurs. Les réacteurs existants ont automatiquement  bien réussi ces tests, justifiant ainsi la poursuite de leur activité. Seule l’Allemagne a décidé de fermer 8 de ses 17 réacteurs pour des raisons de sécurité. Après la catastrophe de Fukushima, aucun autre réacteur ne fut déclaré dangereux ni fermé dans le monde. Mais avec les critères retenus, parions que même Fukushima Daiichi aurait réussi le test ! 

Silence et contamination … la vie à Fukushima

Un an après avoir été forcés d’abandonner leur domicile à cause de la catastrophe nucléaire de Fukushima, des dizaines de milliers de réfugiés vivent toujours dans l’incertitude du lendemain, sans savoir quand –ou si– ils pourront rentrer chez eux.

Seuls les habitants de la zone des 20 km autour de la centrale ont été évacués. Mais la “zone à risque” elle, est bien plus étendue. La contamination, on l’a vue est pérenne, chronique, et beaucoup plus étendue ! Le quotidien de ces milliers de personnes se résume aujourd’hui à des questions, des incertitudes. Dans de nombreuses écoles, les enfants ne sont pas autorisés à rester plus d’une heure dans les cours de récréation et du césium a été également découvert dans de nombreux aliments.
Beaucoup n’ont pas les moyens de partir et n’ont d’autre choix que de continuer à vivre avec cette contamination invisible.

Des enfants sont toujours contaminés à 220 km de la centrale de Fukushima,montrent les résultats publiés par l’ACRO, l’Association pour le contrôle de la radioactivité de l’Ouest. Sur les 22 enfants japonais dont l’Acro a analysé les urines, 14 sont encore contaminés au césium 134 et césium 137. Cette persistance montre que la contamination des enfants vient de l’alimentation et non du panache.

Ne restent à Fukushima que le silence et la contamination.
 
C’est ce qu’a capturé la pellicule de Robert Knoth, photographe, dans l’exposition Shadowland (le pays des ombres). Robert Knoth a hanté, avec son appareil, ce pays des ombres: villages désertés, cours de récréation vides, fermes abandonnées … Ces clichés sont un rappel, impérieux, des dommages irréversibles de l’insécurité nucléaire.

Nous sommes tous dans une zone à risque … 

Après la publication par Greenpeace France de la carte des zones à risques nucléaires pour l’hexagone, c’est au monde entier que la démarche a été étendue.
Plus de 400 réacteurs sont en activité dans le monde aujourd’hui. Vous, votre famille, vos amis, habitent probablement à proximité de l’un d’eux. Que ferions-nous face à un accident nucléaire comme Fukushima? Qui appellerions nous ? À qui écririons nous ? Qu’emmènerions nous? Voilà des questions auxquelles nous ne voudrions jamais devoir répondre… Mais que les habitants de la région de Fukushima ont dû se poser.

N’oublions pas Fukushima : rendez-vous le 11 mars

Il est temps. Il est temps de nous tourner vers des systèmes d’énergie modernes, basés sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, grâce auxquels nous pourrons nous affranchir de ces réacteurs et profiter des avantages supplémentaires d’une meilleure sécurité énergétique, de prix énergétiques stables et de millions d’emplois de qualité.

Parce que nous devons dire non à l’éventualité d’un autre Fukushima, nous nous rassemblerons, avec le Réseau Sortir du Nucléaire et d’autres associations, dimanche 11 mars, pour constituer une chaîne humaine contre le nucléaire. Cet évènement aura lieu en France, mais aussi au Japon, et partout dans le monde. 
Rejoignez nous, nous avons besoin de vous !


Source: http://energie-climat.greenpeace.fr/noublions-pas-fukushima

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Fukushima : quarante années de travaux et trois siècles de pollution

Comment va Fukushima ? Pour le premier anniversaire de la catastrophe nucléaire, les médias du monde entier enchaînent les reportages sur place. L'occasion de voir le site sous tous les angles et de faire le point sur l'état du site, de la pollution environnante et de la situation des populations locales.

SITUATION SUR LE SITE

L'exploitant a mis en place des webcams qui permettent de visualiser l'ensemble du site -les quatre bâtiments réacteur- en temps réel. Les journalistes enchainent les tournages aériens (malheureusement en japonais). En dépit de l'annonce, faite en décembre, de l'arrêt à froid des réacteurs endommagés, l'électricien Tepco ne parvient pas à rétablir une situation complètement normale. Il tient un journal complet de ses opérations à disposition d'un public averti.

Depuis mars 2011, les réacteurs n°1, 2 et 3 sont constamment refroidis par l'injection d'eau douce dans les cuves contenant les combustibles -environ 10 m3 par heure. Les moyens d’injection d’eau dans les cuves ont été fiabilisés. Ils permettent de maintenir la température du circuit primaire (RPV) aux alentours de 60° C pour les réacteurs n°2 et 3 et 30° C pour le réacteur n°1. Le circuit primaire n’est néanmoins pas étanche ; l’eau qui y est injectée est récupérée dans les parties basses des bâtiments. Quant aux piscines d'entreposage, elles sont désormais refroidies en circuit fermé et la température de l'eau y est maintenue à 20°C.

En décembre 2011, l'opérateur TEPCO a annoncé que la température dans ces cuves était inférieure à 100°C. C'est ce que l'on appelle l'arrêt à froid. Cependant, début février, la température au sein du réacteur n°2 a connu de nombreuses fluctuations, grimpant brutalement jusqu'à 70°C. En cause? Une trentaine de fuites dans le circuit de refroidissement provoquées par le gel de l'hiver nippon. L'opérateur a dû augmenter le débit de l'eau (passant à plus de 13 m3 par heure) et injecter de l'acide borique dans les cuves pour éviter toute réaction nucléaire. Le 28 février 2012, les caméras montraient une fumée s'échappant d'une conduite reliant les bâtiments entre eux.

L'autre problème majeur du site reste la gestion de l'eau radioactive, laquelle s'apparente au mythe de Sisyphe ! Selon Tepco, il y aurait 200000 m3 d'eaux contaminées sur le site, un volume qui ne cesse d'augmenter, notamment à cause de l'eau injectée en permanence dans les circuits de refroidissement et qui ressort contaminée. Pour l'heure, un millier de réservoirs ont été installés près du réacteur n°1 pour recueillir 165000 m3 d'effluents contaminés (photo). D'autres réservoirs sont actuellement en construction pour accueillir 40000 m3 supplémentaires, ainsi qu'un réservoir d'une capacité de 4000 m3 destiné à être enfoui dans le sol. Toutes ces installations seront remplies à l'automne. Et il faudra alors en installer de nouveaux.

Afin de limiter la dispersion de la contamination, le recouvrement du bâtiment réacteur n°1 a été achevé le 28 octobre 2011. Une opération similaire est étudiée pour les réacteurs n°3 et 4 dont les bâtiments sont les plus endommagés. Des rejets radioactifs gazeux dans l’environnement se poursuivent ; ils sont de l’ordre de 60 MBq/h soit 10 000 000 fois moins que l’activité rejetée au moment de l’accident.

Plus que jamais, le site reste sous haute surveillance. La catastrophe de Fukushima continue. Et même si le ministre français de l'énergie, Eric Besson, s'est montré particulièrement rassurant lors de sa visite à la centrale en février 2012, la Commission de sûreté nucléaire japonaise a été très claire : il faudra attendre au moins 2022 pour retirer les combustibles fondus dans les réacteurs. Et patienter trente années supplémentaires pour envisager le démantèlement du site.
 

SITUATION AUTOUR DE LA CENTRALE

La surveillance de l’environnement est coordonnée par les autorités japonaises et réalisées par différents acteurs, ONG comprises. Les différentes mesures sont détaillées dans le Comprehensive Monitoring Plan qui détaille les zones à surveiller, les analyses à mener sur la poussière, le sol, l'herbe, l'air, certaines plantes, …

Désormais, on trouve en majorité des césiums radioactifs disséminés dans l’environnement, les iodes ayant diminué sous l’effet de la décroissance radioactive (note IRSN 27/09/2011). Les césiums ont une durée de demi-vie de trente ans, ce qui signifie qu'ils auront perdu la moitié de leur radioactivité en 2042. Et qu'il faut compter environ dix périodes pour qu'ils ne soient plus du tout actifs, soit trois siècles. En mer, malgré les quantités importantes rejetées, la conjonction de deux grands courants marins à proximité du site a entraîné une dispersion très importante des radionucléides (note IRSN 26/10/11).

Fin février 2012, le Yomiuri Daily a publié la dernière mouture de la carte des relevés officiels de débits de dose à un mètre du sol. Il existe deux zones : une zone d'exclusion totale à 20 km autour de la centrale, ce qui représente une surface de 1250 km2, puis une seconde zone dite « d'évacuation étendue », soit 800 km2 supplémentaires, qui englobe les faubourgs de la ville d'Itate jusqu'à 50 km du site accidenté. Sur la carte, la zone "orange" (> 10 mSv/h à 1 m du sol) s'étend jusqu'à l'entrée d'Itate, à 35 km du site à vol d'oiseau. Au total, 2050 km2 de territoire sont contaminés. La zone la plus contaminée – à plus de 600 000 Becquerels au m² (Bq/m2) – fait environ 600 km², contre 13000 km2 autour de Tchernobyl.

Toutefois, il ne faut pas confondre surfaces et populations. Les Japonais ont évacué des zones moins contaminées qu'en ex-URSS. Au total, 150000 personnes (contre 270000 en Ukraine) ont été relogées. Au Japon, les autorités envisagent le retour d'une partie des populations japonaises à condition de décontaminer les sols, ce qui n'a pas été envisagé en Ukraine.

Pour les denrées alimentaires (feuilles de thé, abricots, viandes de bœuf et de sanglier, poissons, …), des analyses sont menées chaque semaine depuis mars 2011. Au total, sur 97 664 échantillons testés sur l’ensemble des 44 préfectures japonaises, 1 078 (1,1 %) présentent des niveaux de contamination supérieurs aux niveaux maximaux admissibles japonais. Les résultats sont actualisés chaque semaine.

Les résultats de mesure récents montrent la persistance d’une contamination des espèces marines (poissons principalement) pêchées sur les côtes de la préfecture de Fukushima. Les organismes benthiques et filtreurs ainsi que les poissons au sommet de la chaine alimentaire sont, dans la durée, les plus sensibles à la pollution au césium.

Le 30 aout 2011, la loi encadrant la décontamination et la gestion des déchets afférents est entrée en vigueur. A l’exception des zones où l’exposition est inférieure à 20 mSv/an, le gouvernement japonais porte la responsabilité de la décontamination. Ailleurs, celle-ci est à la charge des municipalités. Des documents détaillent les spécificités techniques de ces travaux de décontamination qui touchent le milieu urbain, agricole et forestier.

Les orientations en matière d’indemnisation ont été fixées par le Dispute Reconciliation Comittee for Nuclear Damage Compensation. L’indemnisation des populations et des professionnels est en cours ; à cet effet un fonds spécifique a été constitué et doté de 6 milliards d’euros. Un bilan des indemnisations versées par Tepco a été publié au 18 décembre 2011.

L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire vient de publier son rapport sur les rejets radioactifs lors de l'accident mais aussi des contaminations dans la zone des retombées radioactives. De même, la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) a élaboré un dossier Spécial Japon à partir de ses propres mesures, réalisées sur place. Et ses interprétations sont beaucoup plus alarmistes.
 

SITUATION SANITAIRE

Il est beaucoup trop tôt pour évaluer les conséquences sanitaires de l'accident de Fukushima. D'une part parce que la relation dose-effet est difficile à établir, d'autre part parce que la radioactivité, à faibles doses, n'a un impact que sur le long terme. Dans tous les cas, tout dépend des doses de radioactivité reçues. Celles-ci sont mesurées par différents organismes -officiels ou indépendants- à partir des éléments radioactifs cartographiés dans l'environnement. Voici une carte de l'IRSN établie à partir des mesures du département d'Etat américain réactualisées en octobre 2011. L'ONG française Criirad a mené des campagnes de mesures indépendantes au lendemain de l'accident.

Quoiqu'il en soit, la guerre des interprétations a commencé. Le scientifique américain Franck Von Hippel, docteur en physique de l'université de Princeton, table sur environ 1000 morts par cancer dans les années à venir. Tandis que pour Wolfgang Weiss du Comité scientifique onusien sur les effets des rayonnements ionisants, l'impact sanitaire de l'accident devrait être « très faible ».

Dans les premiers jours qui ont suivi l'accident, le radioélément le plus dangereux est l'iode-131 qui vient se fixer sur la thyroïde. Heureusement, ce dernier a une durée de vie (ou période radioactive) très courte : il perd la moitié de sa radioactivité au bout de huit jours et n'est plus dangereux au bout de 80 jours. Durant cette période, à cause de leur croissance, les plus vulnérables sont les enfants qu'il faut immédiatement éloigner de toute zone contaminée.

En aout 2011, des chercheurs de l'Université Hiroshima ont publié les résultats de leurs analyses: 1149 enfants issus de la province de Fukushima avaient de l'iode radioactif dans leur glande thyroïde. D'autres analyses ont montré que 45% des enfants testés en mars 2011 (au total 1080 individus) avaient incorporé de l'iode-131. En novembre, cet élément radioactif figurait dans 104 des 1500 échantillons d'urine prélevés auprès d'enfants de moins de six ans vivant à Minamisoma. Une énorme campagne de mesures est actuellement en cours sur les 360000 enfants âgés de 0 à 18 ans de la préfecture de Fukushima. Celle-ci devrait prendre fin en mars 2014.

Pour les ouvriers qui ne cessent de travailler sur le site de la centrale, Tepco surveille leurs doses d'exposition. Environ 18000 liquidateurs ont travaillé sur le site. Souvent pour de courtes périodes.

Quant aux éleveurs de la zone d'exclusion, ceux-ci refusent d'abandonner leurs troupeaux à leur sort, comme le montrent ces images rapportées par le quotidien britannique The Guardian. Le gouvernement a ordonné d'euthanasier les bêtes condamnées à vivre dans la zone d'exclusion. Mais certains éleveurs, comme Yukio Yamamoto, refusent d'obtempérer. Tous les deux jours, il vient prendre soin de ses vaches.

Ne pas manquer
Le blog de Fukushima (certaines parties sont en allemand).

De Laure Noualhat


Source : http://www.arte.tv/fr/Fukushima—quarante-annees-de-travaux-et-trois-siecles-de-pollution/6391576,CmC=6445736.html

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Fukushima et les chiens de garde du nucléaire

Le 11-mars sera commémoré par une minute de silence. Ce sera peut-être pour nombre de Japonais l’occasion de se rappeler que la catastrophe nucléaire de Fukushima qui débuta un an plus tôt a prospéré sur le silence des autorités, relayé par une presse bien complaisante à l’égard des informations reçues (lire l’écrivain Ikezawa Natsuki, « La catastrophe comme occasion », Le Monde diplomatique de mars, en kiosques).

La grande presse (télévisions et principaux journaux) s’est en effet réveillée tardivement. Ce n’est qu’à partir du mois d’avril que certains médias, notamment les quotidiens Tokyo Shinbun (560 000 exemplaires) et Mainichi Shinbun (3,5 millions d’exemplaires) ont commencé à enquêter sur les mesures prises par Tokyo Electric Power Company (Tepco), l’opérateur de Fukushima Daiichi, et par les autorités japonaises, ou à s’interroger sur la politique nucléaire du pays. Le deuxième grand quotidien japonais, Asahi Shinbun (7,9 millions d’exemplaires), n’a publié qu’à l’automne une série d’enquêtes soulignant les multiples dysfonctionnements et dissimulations qui ont conduit à la prise de mesures inadéquates (dysfonctionnements confirmés par le rapport intermédiaire du comité d’enquête sur l’accident de Fukushima, rendu public le 26 décembre).

On sait désormais que les informations officielles communiquées par Tepco et les autorités japonaises suite au séisme et au tsunami étaient non seulement insuffisantes mais minimisaient systématiquement la gravité de l’accident et de la contamination radioactive : n’a t-il pas fallu plus de deux mois à Tepco pour reconnaître que c’était bien dans les premiers jours que le cœur du combustible des trois réacteurs avait fondu (melt down) ? N’a t-on pas appris que le Système informatisé de prévision des informations d’urgences environnementales (SPEEDI, en anglais) qui prévoit la diffusion des radionucléides dans l’atmosphère, n’a pas servi à la protection des populations ? Les habitants des villes de Futaba et de Namié, par exemple, ont été évacués vers le nord-ouest sans être informés que le vent dispersait les rejets radioactifs dans cette direction, ce que la simulation montrait ? Les résultats de celle-ci, pourtant obtenus dès les premières heures de l’accident, n’ont été publiés qu’à partir du 3 mai [1].

Chantage à la publicité ?

Plus grave encore, les grands médias japonais ont systématiquement relayé, sans analyse critique de la situation, les déclarations des porte-paroles de Tepco et du gouvernement. Cette atonie peut d’abord s’expliquer par le budget publicitaire colossal que Tepco distribue copieusement à chacun d’eux : 25 milliards de yens par an (230 millions d’euros) selon les chiffres officiels. Si l’on prend celui des dix compagnies électriques japonaises, on dépasse le milliard d’euros, plus que le budget publicitaire de Toyota. A cette pression sonnante et trébuchante s’ajoute un système traditionnel spécifiquement japonais appelé kisha club (club des journalistes), où la proximité excessive entre les journalistes et les organismes ou compagnies qu’ils sont chargés de « suivre » engendre de la connivence.

De plus, au Japon, les télévisions, les radios et la presse écrite sont souvent affiliés aux grands groupes de communication et il n’existe pas d’organe de régulation audiovisuelle ni de commission indépendante. Un exemple significatif : celui du PDG du plus grand quotidien japonais, Yomiuri Shinbun (9,9 millions d’exemplaires), M. Matsutarô Shôriki, qui fut l’artisan majeur de l’introduction du nucléaire civil au Japon : la chaîne Nippon Television (NTV), qu’il venait de créer, fut utilisée pour la campagne pro-nucléaire de 1955. Ancien haut fonctionnaire de la police et criminel de guerre de classe A, il fut le premier président de la Commission japonaise de la sûreté nucléaire en 1956. Après l’accident de Fukushima, Yomiuri Shinbun persiste et signe son engagement pro-nucléaire.

Seuls des journalistes japonais travaillant hors de ces circuits médiatiques (et quelques correspondants étrangers) ont permis de mettre en doute l’information diffusée par les autorités en se rendant immédiatement aux abords de la centrale pour mesurer la radioactivité et en poursuivant les enquêtes alors que les principaux organes d’information avaient rappelé leurs journalistes. De même, lors des conférences de presse de Tepco et des autorités, ils savaient poser des questions dérangeantes retransmises en direct sur Internet par un media indépendant (Web Iwakami)  [2].

Le rôle du Web a donc été capital. Dès le 12 mars, quelques scientifiques et ingénieurs ont alerté la population en présentant leurs propres analyses sur les dangers réels de la situation. Ces initiatives, diffusées sur leurs sites par des associations antinucléaires, ou au travers de blogs et de forums, ont rendu possible l’accès à des informations décrivant la gravité de la catastrophe en cours, pendant que les chaînes de télévision et les grands quotidiens, focalisés sur les seuls effets du tsunami, diffusaient uniquement les propos lénifiants des autorités et de leurs scientifiques « maison »  [3]. On pouvait lire ou entendre que la radioactivité « n’entraînerait pas de conséquences immédiates sur la santé » ou encore que telle « mesure de sécurité [ était prise] par précaution ». Des expressions emblématiques de ce déni.

La plus grande manifestation antinucléaire

La prise de conscience des citoyens s’est faite à travers les échanges sur les réseaux sociaux, à l’image des révoltes du monde arabe. Cependant, l’indignation des Japonais est restée cantonnée à la sphère d’Internet malgré des initiatives exceptionnelles, et notamment la manifestation du 19 septembre 2011 à laquelle participa l’écrivain Ōe Kenzaburō [4], et qui rassembla 60 000 personnes — un fait remarquable pour une population qui n’a pas l’habitude de manifester. Cependant, la majorité des Japonais ignorent l’existence d’un grand nombre d’actions citoyennes à travers lesquelles des militants continuent ici et là à informer par des conférences de spécialistes, à réclamer la sortie du nucléaire et une politique de transition énergétique, ou à appeler à la protection des habitants contraints de rester dans les zones hautement contaminées. C’est le cas, par exemple, du sit-in organisé fin octobre devant le ministère de l’économie et de l’industrie, à l’initiative de femmes résidant dans la Préfecture de Fukushima, et dont seuls les quotidiens Tokyo Shinbun et Mainichi Shinbun se sont faits l’écho ; aucune chaîne de télévision n’en a montré la moindre image. La vigie devant ce ministère emblématique a débuté le 11 septembre 2011 : avec leurs trois tentes plantées au cœur du quartier ministériel, c’est dans l’esprit du mouvement Occupy que des militants et des citoyens japonais essaient de créer un espace de contestation et d’échanges démocratiques.

Peut-on y voir le début d’une fissure dans le consensus prôné pour faire face au plus grand désastre national depuis la défaite de 1945 ? Rien n’est moins sûr tant les vieux réflexes ont la vie dure. Et pour tous les grands médias, malgré quelques dissidences, la règle reste la même : caresser dans le sens du poil, ne pas susciter de polémique ni déplaire aux clients que sont les lecteurs-consommateurs et le monde économique, encore et toujours rassurer et, surtout, ne pas poser les questions qui dérangent. Ainsi, les propos des scientifiques ou des médecins critiquant les mesures gouvernementales sont rarement cités (alors que leurs livres se vendent pourtant comme des petits pains). La télévision montrera des scènes de décontamination, mais jamais celles où des habitants réclament un dédommagement pour pouvoir partir ailleurs.

La catastrophe nucléaire est désormais un sujet parmi d’autres, et pas question de trop en dire sur la responsabilité de Tepco ou les mesures gouvernementales qui ont enfreint la loi sur le seuil d’irradiation non naturelle. La déclaration stupéfiante, le 16 décembre 2011, du gouvernement japonais proclamant « l’arrêt à froid » des réacteurs de Fukushima a certes suscité quelques critiques, mais les grands médias semblent plutôt vouloir privilégier une attitude aseptisée et policée, loin de l’angoisse, de la révolte et du désarroi d’une population plus que jamais préoccupée par la menace d’une contamination radioactive en expansion.

On peut dire que ces grands médias ont participé à l’écriture du scénario inventé par Tepco et les autorités japonaises, qui veulent à tout prix nier la réalité afin de préserver leur pouvoir et leurs intérêts. En persistant à couvrir ce déni, c’est son rôle de contre-pouvoir que la grande presse sacrifie et avec lui les conditions d’existence d’une démocratie saine. A rebours de leur gouvernement qui affirme sa volonté de continuer le nucléaire, 85 % des Japonais désireraient en sortir [5]. Que choisiront de faire ces grands médias au milieu d’un pareil grand écart ? Et les nouveaux médias citoyens réussiront-ils à avoir enfin prise sur la société pour faire bouger les lignes ?

Yûki Takahata est traductrice et auteure de plusieurs ouvrages sur la société française en japonais. Dernier ouvrage traduit en japonais : Yannick Haenel, Jan Karski.

Notes

[1] Sauf le 23 mars 2011, où le pouvoir a mis en ligne le résultat, aussitôt retiré du site. Rien ne sera plus publié jusqu’au 3 mai (cf. l’enquête publiée par le New York Times, « Japan Held Nuclear Data, Leaving Evacuees in Peril », 8 août 2011). L’agence de presse japonaise Kyodo News a révélé le 16 janvier que les résultats de la simulation étaient communiquées dès le 14 mars à l’armée et aux autorités américaines.

[2] Un journaliste indépendant, Kazuo Hizumi (rédacteur en chef du site d’information News for the People in Japan) vient de publier, en collaboration avec un autre journaliste indépendant, Ryuichi Kino, un livre sur la dissimulation et le mensonge de Tepco et des autorités japonaises intitulé Vérification : l’accident nucléaire de Fukushima — La conférence de presse (en japonais) aux éditions Iwanami shoten.

[3] A de rares exceptions près, notamment l’émission de radio locale d’Osaka « Tanemaki Journal », qui questionne tous les jours un physicien nucléaire et un théoricien anti-nucléaire, M. Hiroaki Koidé, dont les propos sont retransmis sur Internet (en japonais).

[4] Le prix Nobel de littérature, Kenzaburo Oé sera présent au salon du livre de Paris, du 16 au 19 mars, qui rend hommage à la littérature japonaise.

[5] Sondage effectué les 20-21 août par le quotidien Mainichi Shinbun : « sortie immédiate » à 11 %, « sortie progressive » à 74 %, « pas besoin de diminuer la part d’énergie nucléaire » à 13 %.


Source : http://blog.mondediplo.net/2012-03-07-Fukushima-et-les-chiens-de-garde-du-nucleaire#tdm

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Sous-traitance nucléaire, ma zone contrôlée…va mal !

Les centrales nucléaires en France sont sous traitées à 80 %.
“J’ai accepté de rester 20 heures dans le bâtiment sans en sortir” témoigne un salarié de la sous-traitance. Consciencieux dans leur travail, ils ne comptent pas les heures et sont exposés aux radiations au-delà des doses autorisées. Leurs conditions de travail sont loin de s’aligner sur celles des agents EDF.

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Fukushima: Enquête sur une supercatastrophe nucléaire

La catastrophe de Fukushima a ébranlé les croyances de citoyens japonais qui, jusqu’ici, se fiaient à leurs installations nucléaires.

Le début de l’ère du soupçon ?

Il a fallu attendre plusieurs jours, après le 11 mars 2011, avant que les responsables japonais n’admettent qu’il y avait eu à Fukushima un accident nucléaire sans doute plus grave que celui de Tchernobyl.

Puis les autorités – l’exploitant Tepco, le gouvernement, les services de surveillance – n’ont cessé de minimiser l’ampleur de la catastrophe. Le documentaire tente de faire la lumière sur ce qui s’est passé dans les réacteurs 1 à 4 de la centrale. Il analyse aussi la gestion de crise du lobby nucléaire japonais et international et montre que celui-ci met tout en oeuvre pour préserver un marché mondial lucratif.

Reportage Arte (Allemagne, 2012, 52mn)
Documentaire de Peter F. Müller, Michael Müller et Philipp Abresch

Retrouvez le Thema sur ARTE : « Les leçons de Fukushima »

Fukushima a ébranlé les croyances des japonais qui se fiaient à leurs installations nucléaires…

Un an après Fukushima, le gouvernement nippon assure que le site est sécurisé, mais les Japonais en doutent. Enquête sur un accident sans précédent, qui a réactivé le débat sur le nucléaire en France et en Allemagne.

 

 

 

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5ème action SDN Bugey rond point Ambérieu 3-03-2012

Bonjour,

La cinquième action Rond point Ambérieu s’est encore une fois très bien déroulée. Une diziane de personnes présentes, avec toujours la visite de la gendarmerie et le Progrès.

action rond point ambérieu-3mars2012-sdnbugey

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons fait une captation vidéo que vous pouvez retrouver sur notre chaine YOUTUBE ici : http://www.youtube.com/watch?v=DWKnVZhIfV4

Quelques photos pour immortaliser l’action

Rendez-vous en avril pour la prochaine action Rond point Ambérieu ou ailleurs. Restez en contact, inscrivez-vous comme adhérent SDN Bugey ou inscrivez sur le blog pour recevoir les derniers articles et ainsi être toujours informé de l’actualité et les actions programmés par SDN BUGEY.

 

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Rejoignez avec nous la grande chaîne humaine !

En attendant la grande chaîne du 11 mars, participez déjà à la mobilisation :

La grande chaîne humaine se répartira en 10 maillons, entre les villes suivantes : Lyon (69), Vienne (38), Roussillon (38), Saint Vallier (26), Tain l’Hermitage (26), Valence (26), Livron (26), Montélimar (26), Bollène (84), Orange (84), Avignon (84). Voir la carte du trajet.

Afin de mobiliser le plus largement possible, dès maintenant, en vue de la grande chaîne humaine du 11 mars, de nombreuses chaînes humaines sont organisées, le 4e dimanche de chaque mois, dans toute la vallée du Rhône. Voir l’Agenda.

Vous aussi, participez à cette mobilisation originale et conviviale : rejoignez la chaîne locale la plus proche de chez vous. Mieux encore : organisez une chaîne humaine dans votre ville, avant le 11 mars 2012 ! Nous pouvons bien sûr vous y aider : appelez-nous au 0777 202 771.

Nous sommes en train de préparer dans le détail l’organisation de cette grande chaîne, pour assurer la logistique des différents maillons et le suivi des inscriptions le long du parcours.

Nous vous proposerons donc prochainement sur cette page :

  • de vous inscrire pour nous signaler votre participation à la grande chaîne, et celui des 10 maillons auquel vous prendrez part
  • de nous signaler un départ groupé (bus, train, vélo, roller, à pied) si vous en organisez un

Nous vous tiendrons bien évidemment informés !

Pour être sûr-e de recevoir nos infos par e-mail, abonnez-vous à notre lettre d’info mensuelle.

Pour nous contacter : contact@chainehumaine.org

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Le plein d’énergies propres

Alors que des esprits chagrins contestent la sortie du nucléaire, sortant le drapeau rouge du retour à la bougie, voire à un retour à l’âge des cavernes, des chercheurs inventifs nous ouvrent de belles perspectives.

Le plein d’énergies propresLe 25 janvier 2012 se sont déroulées à Dunkerqueles 13èmes assises de l’énergie, et le modèle allemand de sortie du nucléaire, décidé en 2002, a servi d’exemple ; celui-ci n’est pas un revirement ainsi que cela a été prétendu en France, rappelleChristian Hay, du conseil allemand pour l’environnement. lien

L’innovation est au rendez vous de ces assises, comme on va le constater.

Les égouts mènent à tout, puisqu’une école parisienne est chauffée avec l’énergie qu’ils produisent et rien n’empêcherait d’étendre cette initiative à tout le territoire : C’est en effet dans le 12ème arrondissement parisien qu’une école, le groupe scolaire Wattignies, utilisant un brevet appelé « degrés bleus  », propriété de la « lyonnaise des eaux », va permettre de récupérer, en captant la chaleur des eaux usées, 70% des besoins annuels de cette école. lien

Mais cette initiative pourrait aller beaucoup plus loin en récupérant les millions de tonnes de méthane produits par nos égouts, afin de faire rouler les voitures, ce qui se fait déjà à Oslo (lien), a Franca (Brésil),(lien) ou en récupérant le méthane produit par les déjections animales, les résidus de culture, et tous les biodéchets. lien

Lors d’un documentaire auquel j’ai participé sous la houlette de Marc Peyronnard, je me suis retrouvé enSavoie, à l’Abbaye de Tamié, dans laquelle les moines fabriquent leur célèbre fromage à pate molle pressée non cuite. lien

Par le passé, pour se débarrasser du « petit lait » ils faisaient appel à une entreprise qui leur rachetait ce résidu ; Mais les temps changent, et la dite entreprise a demandé aux moines de bien vouloir payer pour l’enlèvement de ce produit.

Après réflexion, cette fromagerie, qui produisait 400 kg de fromage chaque jour, décida de changer son fusil d’épaule, mettant en place une installation afin de valoriser ce petit lait en récupérant le méthane qu’il dégageait, produisant ainsi chaleur, et électricité, permettant ainsi un substantiel bénéfice de près de 7000 euros par an. lien

Lorsque l’on songe aux économies qui pourrait être réalisée en France, notre pays aux 400 variétés de fromages (lien) (d’autres évoquent plus de 1000 fromages différents) on ne peut que regretter qu’ils soient si peu nombreux a produire du méthane avec ce petit lait si encombrant.

Il y en en effet plus de 100 000 exploitations laitières dans notre pays, (lien) produisant près de 2000 milliers de tonnes de fromage par an, (lien), et si toutes ces entreprises décidaient de fabriquer de l’énergie avec leur petit lait, nul doute que ça permettrait un revenu énergétique non négligeable.

Mais quittons le fromage, pour le Japon afin de découvrir une originale alternative au nucléaire si dangereux.

Le groupe IHI vient de développer un petit générateur d’électricité pas plus grand qu’une boite à chaussure, capable de délivrer une puissance de 400 watts, grâce à une turbine à gaz qui tourne à la vitesse de400 000 tours par minute, alimenté par une recharge de gaz qui donne une autonomie de 3 heureslien

On se souvient que c’est en partie l’impossibilité d’alimenter électriquement la centrale de Fukushima, afin d’assurer le refroidissement des réacteurs, qui est responsable de la catastrophe Japonaise, et qu’enFrance, au Blayais, on est passé à 2 doigts de la catastrophe pour les mêmes raisons. lien

Pour revenir à cet original générateur japonais, on peut imaginer l’intérêt d’une telle invention si elle était couplée à une unité de méthanisation, afin de produire de l’électricité.

C’est ce qui existe déjà en Chine depuis longtemps, où, d’après « Greenpeace », il existe déjà 6 millions de méthaniseurs couplés à une fosse septique. lien

Au-delà de la possible production d’électricité, les chinois utilisent surtout le gaz directement pour la cuisson des aliments, ce qui permet de réelles économies. lien

Considérant que chaque être humain produit  5000 litres de méthane/an (lien) cela représente pour la France 325 000 millions de litres de méthane/an.

C’est sur le chapitre des batteries que de gros progrès sont en train d’être réalisés, s’il faut en croire l’entreprise japonaise Sony qui a dévoilé à la fin de l’année dernière un prototype de papier. lien

En effet, le glucose, principal composant du papier et les enzymes vont extraire le glucose de la cellulose, créant une réaction, laquelle va produire de l’électricité et de l’eau. lien

En maintenant séparés les différents composants, on favorise les flux d’ions d’hydrogène et d’électrons, générant ainsi de l’électricité. lien

La chercheuse Yuichi Tokita assure que cette batterie bio est suffisamment puissante pour faire tourner de la petite électronique. photo

Des recherches précédentes utilisaient des nanotubes, de l’encre et du papier pour réaliser des batteries, ou des super condensateurs.

Elles avaient été menées par Yi Cui, un scientifique de l’université de Stanford, consistant à tremper une feuille de papier ordinaire dans de l’encre infusé de nanotubes de carbone et de nanofils d’argent, et cette batterie d’un nouveau genre peut subir 40 000 cycles de « charge-décharge », bien plus que les batteries au lithium. lien

Pour rester dans l’original, comment ne pas féliciter ces philippins imaginatifs qui, à l’aide d’une simple bouteille en plastique et de 10 ml de Javel (pour empêcher l’apparition d’algues) produisent de la lumière, correspondant à une ampoule de 50 watts ? lien

Accumuler l’énergie reste un domaine dans lequel ils sont nombreux à chercher des solutions ; Nos voisins suisses nous achètent de temps à autre notre électricité (lorsque nous en avons trop et que nous la vendons à perte) pour faire remonter l’eau dans les retenues de montagne disposant ainsi d’une réserve abondante d’énergie.

Mais, dans le même domaine, ils deviennent aussi experts dans le domaine du captage des rivières souterraines, en construisant des conduites forcées, qui font tourner des turbines afin de produire l’électricité, avant de rejoindre le cours normal de la rivière.

Le canton de Vaud vient d’investir près de 7 millions de francs pour soutenir des projets hydrauliques de ce type, et ont identifiés 57 sites qui en fin de compte représenteront 50 gigawattheures/an, de quoi répondre à la consommation de plus de 10 000 ménageslien

Dans la droite ligne des réflexions de Jeremy Rifkin, qui voit dans chaque citoyen un producteur potentiel d’énergie, afin de quitter ce système centralisateur de production électrique, de gros progrès sont effectués dans le domaine éolien ; Il est possible maintenant d’installer sur le toit d’une habitation une petite éolienne à axe vertical, d’une faible hauteur, d’une puissance nominale de 1000 W, ne produisant que peu de bruit (38 dB). lien

D’autres modèles un peu plus puissants (4000 W) existent sur le marché, et pour l’éclairage public, des réverbères innovants équipés de capteurs solaires, et de petites éoliennes, procurent, la nuit venue, toute l’énergie nécessaire, sans être reliés au réseau. lien

C’est l’occasion de découvrir une association dynamique, en Isère, à st Paul les Monestier appelée « la Cabane ».

Dans le domaine des énergies nouvelles, elle fait feu de tout bois, cuisant son pain grâce à une parabole solaire, laquelle sert aussi à la distillation d’huiles essentielles

Tous les projets de cette association sont sur ce lien.

Mais le plus original reste à venir.

On se souvient du moteur à eau de Stan Meyer, cet inventeur génial, qui aurait trouvé la mort d’avoir mis au point ce moteur, même si certains sont encore convaincus qu’il n’était qu’un charlatan. lien

Le Docteur Nguyen Chanh Khedirecteur de la recherche et du développement à Ho Chi Min-Ville vient de prendre le relais, en inventant un générateur qui fonctionne à l’eau. lien

Dans le domaine des « énergies libres », c’est une réelle avancée et si aujourd’hui, il n’existe qu’à l’état de prototype, d’ores et déjà une entreprise s’est décidée à en lancer la fabrication, prévue pour juin 2012, en améliorant la taille et le poids de l’appareil.

L’appareil lui-même se présente actuellement sous la forme de 3 pots en plastique, dans lequel une substance chimique, utilisant les nanotechnologies, est ajoutée à l’eau, et une minute suffit pour qu’il se mette à produire de l’énergie. photo

Le prototype, d’une puissance de 2000W, aurait une autonomie de 5 ou 6 ans, et serait assez puissant pour faire fonctionner n’importe quel appareil ménager, de la cuisinière au frigo, en passant par le four micro-onde, le prix ne devant pas dépasser quelques euros (32 millions de dong). lien

Mais le meilleur est à venir, nous allons disposer bientôt de 5 technologies utilisant l’énergie libre qui feront l’objet d’un article prochain. lien

A la veille de la chaine humaine géante qui va relier Avignon à Lyon, pour tourner définitivement la page nucléaire, le 11 mars prochain, à partir de 13h30, (lien) il faut se remettre en mémoire la parole de mon vieil ami africain : « il vaut mieux vivre un jour comme un lion que toute une vie comme un mouton  ».

L’image illustrant l’article est de l’auteur

Merci aux internautes et à Corinne Py pour leur précieuse collaboration.

Olivier Cabanel
source : http://www.centpapiers.com/le-plein-denergies-propres-2/95753

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Comment tourner la page du nucléaire, du pétrole et du charbon ?

97% des français sont favorables aux énergies propres et renouvelables, mais la plupart pense qu’elles ne pourront jamais remplacer le nucléaire.Et pourtant !
Energies renouvelablesLes mentalités évoluent rapidement : en effet, en France, ils étaient 68% en 2005 à pouvoir citer spontanément une énergie renouvelable, et ils sont aujourd’hui 85% (source)
Bien évidement la sortie du nucléaire ne peut être que progressive, mais elle pourrait commencer dès demain, et réussir sans difficulté s’il y avait une volonté politique pour faire ce choix indispensable.
Les pessimistes affirment que l’on ne pourrait pas dépasser le taux de 20% d’énergies renouvelables en 2020. (source)
Affirmation infondée, comme nous allons pouvoir le constater.
En 2009 la France a consommé 251 mtep (millions de tonnes équivalent pétrole)(source)
 L’énergie nucléaire représente 92,56 mtep, puisque la production d’électricité française est de 121 mtep, et que 76,5% de cette production est d’origine nucléaire. (source)
La première mesure applicable tout de suite consisterait à appliquer un coefficient d’isolation à tous les bâtiments du pays, secteur privé et public y compris.
En appliquant un coefficient d’isolation de 0,6, à tous les bâtiments, existants, ou à venir, on réduirait d’entrée la demande énergétique du pays d’1/5ème, soit 50 mtep.
Cette mesure primordiale ferait donc descendre nos besoins à 201 MTEP.
Mais on peut aller bien plus loin : Il existe aujourd’hui la possibilité de faire de l’habitat à énergie positive.
Cela revient à dire que les bâtiments, au lieu de consommer de l’énergie, peuvent aujourd’hui en produire. (source)
Le potentiel biogaz serait d’après les affirmations officielles seulement de 3,5 mtep. (source)
Mais en creusant un peu la question, nous allons voir que ce chiffre est éloigné de la réalité.
En effet, en Allemagne, il y avait déjà en 2007, 3500 unités produisant du biogaz, et en France moins d’une dizaine. (source)
En Suède, en 2009, 120 stations services délivrent du biogaz. (source)
Pour être utilisé, le biogaz doit être épuré et compressé, et ces installations sont rentabilisées au bout de 4 ans.
Une étude a été faite dans l’Ouest de la France, mettant en œuvre toutes ces possibilités et on peut la découvrir sur ce. (source)
Le bio-méthane peut être produit en traitant les ordures ménagères, comme à Lille par exemple, ou les 108 000 tonnes de bio-déchets peuvent faire rouler une centaine de bus lesquels effectuent en moyenne 60 000 km/an.(source)
Si l’on considère que les français ont produits 868 millions de tonnes de déchets en 2008, et que la part pouvant produire du méthane est de quasiment la moitié, si toutes les zones de stockages de déchets étaient équipées pour récupérer le méthane, on pourrait faire circuler 450 000 bus ou poids lourds (source) ce qui correspond à 27 milliards de km parcourus par an, soit 20 mtep.
Cette production pourrait donc couvrir tous les besoins du pays, puisque le parc des poids lourds français est de 334 000 et celui des bus de 80 000. (source).
On peut aussi récupérer le méthane issu des stations d’épuration, celui issu des déchets verts (compostage), ou des étables, des lisiers de porcheries, des élevages de volailles.
Les STEP (stations d’épuration) ont un potentiel de 3,350 mtep. (source)
Les déjections d’élevage représentaient 683 000 tonnes de méthane en 2007. (source)
Les 500 000 chevaux qui galopent en France laissent dans leurs étables 4 millions de tonnes de fumier, ce qui représente 400 millions de m3 de biogaz. (source) soit l’équivalent de 350 000 tep (tonne équivalent pétrole)
Pour 12m3 de lisiers introduits dans un digesteur, on produit 90m3 de méthane par jour. (source)
Or chaque porc produit annuellement 1,2m3 de lisier et il y a en France 38 millions de porcs.
Ce sont donc 46 millions de m3 de lisier qui sont produits chaque année, avec les conséquences que l’on connait (algues vertes…) qui correspondent à plus de 400 millions de m3 de méthane, soit l’équivalent de 350 000 tep.
Il serait dommage de ne pas évoquer les solutions qui s’offrent aussi aux laiteries qui peuvent, comme en Bourgogne ou en Chartreuse, utiliser le petit lait pour fabriquer aussi du biogaz. (source)
Cette dernière produit 160 m3 de biogaz par jour.
Si les 2143 laiteries de France se dotaient toute d’un tel système, la production de biogaz annuelle pourrait être de plus de 125 millions de m3 de biogaz, soit l’équivalent de plus de 100 000 tep.
Et ce n’est pas tout, il existe des solutions pour le moins originales, c’est le carburant produit à partir de la graisse animale.
Les norvégiens fabriquent déjà du biodiesel à partir des huiles de poisson, et des huiles de cuisson.
Lauri Venoy, un autre norvégien veut produire du carburant à partir de la liposuccion.
Il a déjà obtenu le droit de récupérer les 11 500 litre de graisse humaine produits par semaine par un hôpital de Miami, soit 550 000 litres de biodiesel pour un seul hôpital. (source)
Lorsque l’on sait qu’il y a en France 4 millions d’obèses (et 16 millions d’adultes en surpoids), on imagine la quantité de biodiesel qui pourrait être produit. (source)
En résumé, le potentiel biogaz est de 54 mtep/an
Autre avantage considérable du développement du biogaz : il y a non seulement production d’électricité, mais aussi de chaleur.
De plus, en brulant le méthane, on freine le réchauffement planétaire, puisque ce méthane est 23 fois plus impliqué que le CO2 dans ce réchauffement.
La biomasse, ce n’est pas que la récupération du méthane des produits en fermentation,
L’utilisation du bois pour le chauffage pourrait représenter 20 mtep. (source) et pourrait même atteindre 45 mtep.
Faisons maintenant un rapide tour d’horizon des autres énergies renouvelables :
Hydraulique, Solaire, Eolien, Géothermie sont les énergies renouvelables les plus classiques.
Le parc hydraulique français est négligé, et en 2008, jean louis Borloo avait présenté le grand plan de relance de la production énergétique française. (source) . Il semble être retourné dans un tiroir.
Cela représente aujourd’hui un peu moins de 6 mtep, (65 TWh) mais un développement harmonieux, privilégiant les solutions qui respectent l’environnement, micro centrales, les centrales de haute chute, marémotrice, hydrolienne permettrait d’envisager un potentiel de 16 mtep. (source)
Le potentiel éolien français est de 14 mtep. (source)
L’énergie solaire photovoltaïque connait une nouvelle révolution.
Un chercheur méconnu pendant 20 ans, Michael Graetzel à mis au point une nouvelle technologie (oxyde de titane avec colorant) qui s’inspire de la photosynthèse des plantes pour produire de l’électricité. (source)
Cette nouvelle technologie diminue par 10 les couts de fabrication pour un rendement de 11%. lien
Autre avantage de cette invention, les panneaux peuvent être souples et transparents et sont imprimés comme on fabrique des films photo.
Le photovoltaïque connait un nouveau développement, puisqu’on a commencé d’installer des panneaux photovoltaïques sur les murs anti-bruits des lignes TGV, et des autoroutes.
Le potentiel à installer est de 500 km de longueur, pour une production de 86500 Mwh/an, soit 20 000 tep (source)
Qu’il soit thermique ou photovoltaïque l’énergie solaire est en retard en France : en 2005, les allemands avaient déjà installé 980 000 m2 de capteur thermiques contre à peine 165 000 m2 chez nous.
L’Allemagne économise chaque année 270 millions de litre de fioul grâce à ses choix énergétiques solaires. (source)
Quand l’on songe que 91% des français plébiscitent le photovoltaïque contre seulement 17% pour le nucléaire, on peut s’étonner du considérable retard français. (source)
Si on évoque la géothermie profonde, d’après le sénateur René Tregouet, « le potentiel offert par les sites favorables à la production d’énergie par géothermie profonde est de l’ordre de 110 000 mégawatts, soit la puissance actuelle du parc français de production d’électricité ». (121 mtep). (source)
La démonstration est faite que les 251 mtep que nous consommons chaque année peuvent être produits dès demain sans utiliser ni nucléaire, ni pétrole, ni charbon.
Il est clair aujourd’hui qu’une politique volontaire et énergique tournée vers les énergies renouvelables et non polluantes permettrait très vite de tourner la page des énergies sales et dangereuses, et nous donnerait enfin l’indépendance énergétique.
Il faudrait pour cela un gouvernement qui le veuille, et force est de reconnaitre que ce n’est pas le cas aujourd’hui.
Olivier Cabanel
Source : http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/comment-tourner-la-page-du-76430

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1ère action de SDN BUGEY rond point Méximieux le 21 février 2012

Première action rond point de SDN BUGEY à Meximieux. C’était le mardi 21 février. Une dizaine de personnes du SDN Bugey s’étaient données rendez-vous sur un rond point de Meximieux.

Le but ? Toujours le même, comme pour les actions ronds points d’Ambérieu en Bugey: Sensibiliser nos concitoyens sur le risque de pollution radioactive que fait peser l’activité de production électronucléaire de la centrale du Bugey à St Vulbas; sur une population directe de 2.5millions de personnes !

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