Le 26 avril 2012 marquera le 26ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl. Une énième commémoration pour un triste événement survenu il y a un quart de siècle ? Non, car Tchernobyl n’est pas un « événement », avec un début et une fin : c’est le point de départ d’une longue catastrophe qui ne fait malheureusement que commencer…
Publié le lundi 12 mars 2012 à 08H34
Sans doute la plus grande chaîne humaine qu’on n’ait jamais connue en France.
Les antinucléaires ont joué le jeu : gilet jaune sur le dos, main dans la main ou reliés par un maillon en tissu (vendu 2 € par RSN). Le maillon Piolenc (ici) a constitué avec Orange une chaîne de 7 km.
Photo A.E.
Sans doute la plus grande chaîne humaine qu’on n’ait jamais connue en France. Hier, 60 000 antinucléaires – d’après le Réseau sortir nucléaire – dont 700 bénévoles postés sur les 61 points de ralliements, ont marché main dans la main sur l’axe Avignon-Lyon -le plus nucléarisé d’Europe- pour réclamer une nouvelle fois le retrait immédiat du nucléaire, et en priorité l’arrêt des centrales qui ont plus de 30 ans.
19000 en Vaucluse
Au départ d’Avignon, 1500 participants étaient comptés. En fin de journée, le coordinateur national RSN, Jocelyn Peyret, annonçait 19 000 participants sur le Vaucluse, entre Avignon et Lapalud. À 13h30, seniors, étudiants, amoureux et familles ont joué le jeu du gilet jaune, certains du slogan ou du déguisement. Jean-Pierre Cervantès, candidat Europe écologie-Les Verts aux cantonales en 2011 et organisateur du tronçon Avignon-Bollène, a donné les dernières consignes et les dernières informations qu’il tenait du conseiller général EELV, Olivier Florens, en déplacement à Fukushima, avant de lancer la marche.
« Olivier Florens m’a parlé de suicides, d’improvisation totale, de gymnases qui servent d’abris et de gens démunis, dépassés (…). Ici, notre gouvernement ne prend pas la mesure de l’urgence, dit-il au micro. Le nucléaire, c’est l’énergie du passé, une énergie mortifère, une énorme folie. » Le coordinateur parle de « chaîne symbole ». Celle qui « libère du nucléaire », « un câble humain qui fait passer l’énergie d’un monde radieux et pas irradié ». Après la minute de silence en hommage aux victimes de la catastrophe de Fukushima il y a un an, la chaîne s’anime.
Les manifestants ne veulent plus du « triangle de la mort » (Tricastin-Marcoule-Cadarache), crient non à « Iter, le fiasco scientifique et financier », rappellent le sort de « l’Afrique, la grande oubliée du débat », et exigent « l’arrêt immédiat du nucléaire, pas dans 10 ans ». À 16h30, les maillons entre Avignon, Le Pontet et Sorgues se rejoignent. L’opération s’achève. Au Pontet, les « anti » ont fêté ça à coups de trompette et de cris de joie.
« On nous a pris pour des fous quand on a parlé de cette chaîne. C’est la 7e sur Avignon –la 1ère avait réuni 150 personnes place de l’Horloge à Avignon en juin 2011– , on ne peut être que content et ému ». Tout s’est bien déroulé, en musique parfois, en chants aussi. Ou dans le silence. Comme à Courthézon où le maillon a dû sauter… La cave le Cellier des Princes a refusé de prêter son parking au mouvement pacifique… « Pas grave, dira M. Cervantès, on a réussi… Et il y aura encore d’autres dates. »
Virginie Batailler