L’EPReuve du feu

EPRLe feu, de tous temps, a fasciné les hommes. Le feu nucléaire qu’une partie de nos congénères prétend savoir maîtriser exacerbe incontestablement la fascination. Comment expliquerait-on autrement que par l’effet paralysant de la fascination l’entêtement des gouvernements français à poursuivre contre vents et marées la construction de l’EPR ou encore la faiblesse de l’opposition au nucléaire en France malgré l’horreur de Fukushima ? L’insouciance populaire et l’opiniâtreté gouvernementale ne sauraient être expliquées uniquement par la peur du manque futur d’énergie.

Si les gouvernants agissaient vraiment selon un calcul purement rationnel comme on le prétend parfois la filière électronucléaire au coût désormais exorbitant – tant au plan environnemental, social que financier – serait aujourd’hui abandonnée. Il existe sans doute peu de dossiers où toutes les cartes sont à ce point faussées. Qui saura stopper à temps la machine infernale que cache une fierté nationale tellement mal placée ?

On s’est autrefois moqué du programme Concorde, prouesse technique mais gouffre économique. On ironisait alors avec la découverte saugrenue que le seul Concorde rentable était celui qui, au Bourget, accueillait chaque année les très nombreux visiteurs venus admirer l’emblème de la réussite française. Et pour cause : cet aéronef-là ne décollait jamais. Aujourd’hui, personne n’ose rire de l’EPR. Il est fort à parier que demain nous nous retenions pour ne pas pleurer. Nous savons déjà que ce programme n’est pas un gouffre mais un abysse financier. Le chantier de Flamanville a d’ores-et-déjà pris cinq années de retard et sa facture a triplé depuis la première estimation de son coût de réalisation. La nécessité de renforcer les normes de sécurité – pourtant décrétées maximales à l’origine – après la catastrophe de Fukushima n’explique pas, loin s’en faut, ce surcoût et ce contretemps formidables. Si le programme Concorde avait été lancé quant à lui par temps de finances publiques plutôt florissantes, on ne saurait en dire autant du programme EPR qui fait entrer la France en phase de dilapidation des deniers publics. C’est ce que le groupe italien Enel, comptant pour 11% dans le projet, semble avoir enfin compris puisqu’il s’en retire. Rien n’autorise en effet à penser sérieusement que l’envolée du coût de production de l’EPR va s’interrompre, les 8,5 milliards d’euros annoncés en novembre dernier seront très probablement dépassés à mesure que de nouveaux avatars surviendront dans ce projet jugé – sauf par les nucléocrates – de plus en plus hasardeux.

BathoLe risque de catastrophes nucléaires civiles majeures, hier réputé impossible dès lors que les meilleurs experts et systèmes de protection sont mobilisés, est aujourd’hui mis en cause. Le lobby nucléaire lui-même n’ose plus brandir le « risque zéro ». Disons, pour paraphraser le grand penseur du 19ème siècle, que le spectre de Fukushima nous hante. Il va nous hanter très longtemps : les nucléocrates ne pourront pas, comme ils l’ont fait avec Tchernobyl, compter sur l’effacement du temps ou en appeler à l’inconséquence d’un régime totalitaire. Le Japon est une démocratie et vit désormais la pire catastrophe nucléaire civile de tous les temps, du moins tant que l’avenir ne nous aura pas légué une catastrophe plus terrible encore. Oui, « l’accident » de Fukushima est toujours en cours, les autorités politiques et techniciennes étant impuissantes à y mettre un terme pour l’instant. Le fait que nos projecteurs médiatiques aient été débranchés beaucoup trop tôt et que nos journalistes manquent de la bonne énergie, celle qui oriente le regard vers ce qui dérange, ne change rien à l’affaire. Elle est démesurément dramatique. C’est même sa démesure qui nous pousse à l’oublier. Oui, des pans entiers de la population nippone sont aujourd’hui sacrifiés et toute la population le sait. Elle ne veut plus du nucléaire ! Il va être très difficile de lui imposer de nouveau. C’est bien ce dernier aspect qu’il convient de nous cacher, à nous qui croyons encore au miracle de l’énergie atomique.

Le miracle n’aura pas lieu. Il est enfin avéré que la production de l’énergie nucléaire est la plus dispendieuse qui soit. Demain, elle sera ruineuse. Chaque nouvelle catastrophe impose de relever le niveau des protections avec la certitude désormais admise que les nouveaux seuils fixés seront un jour à revoir. De plus, nos « autorités compétentes » sont incapables de chiffrer le coût de démantèlement des centrales parvenues en fin de vie. C’est sans doute la raison pour laquelle cet élément de coût, exorbitant lui aussi on l’imagine, n’est jamais pris en compte dans le calcul du coût de production de l’énergie électronucléaire. Circonstance atténuante mais non déresponsabilisante pour nos gouvernants et pour EDF : aucune centrale n’a jamais été démantelée nulle part. Brennilis, la plus petite d’entre elles pour ce qui concerne la responsabilité d’EDF, effraie toujours nos apprentis sorciers en la matière –radioactive ! –vingt ans après l’arrêt de son réacteur. Il est donc temps de mettre fin au « mensonge nucléaire ». Le décret d’avril 2007 marquant officiellement l’ouverture du chantier de l’EPR à Flamanville a donné dix ans à EDF pour réaliser le chargement du réacteur en combustible. Ce délai paraissait très raisonnable, les plus pressés le trouvait même trop long à l’époque. Des voix s’élèvent aujourd’hui qui disent leur inquiétude de voir les responsables du programme sacrifier quelque peu la sécurité afin de tenir le délai. Lorsque Mme Delphine Batho proclame que le réacteur de Flamanville démarrera le 11 avril 2017 il est évident qu’elle n’en sait fichtre rien. Elle se borne à répéter bêtement, comme ses devanciers politiques, ce que les dirigeants d’EDF lui disent, eux qui n’en savent rien non plus tant les années prochaines risquent de nous livrer un nouveau lot d’onéreuse surprises et contretemps fâcheux.

Après avoir cessé de mentir on déciderait fatalement de mettre fin à la gabegie annoncée depuis longtemps. L’on nous dit que trop d’argent a déjà été mis dans ce programme pour que l’on puisse y renoncer. Cet argument est irrecevable, pour ne pas dire irresponsable. La gravité de la situation commande de ne plus regarder le passé mais de préserver l’avenir. Renoncer, ce n’est pas perdre de l’argent de toute façon déjà dépensé mais économiser les sommes colossales qui seraient dépensé demain. Arrêter un réacteur en fonctionnement est autrement problématique que de stopper sa construction. Et que dire du coût humain épargné ?Le pouvoir politique aura-t-il l’intelligence et le courage nécessaires pour affronter cette décisive « épreuve du feu » ?

Yann Fiévet

 

 

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« Le dilemme nucléaire », reportage canadien sur le démentèlement des centrales nucléaires, l’exemple français

Après près de 30 ans d’activité, la Centrale nucléaire Gentilly-2 fermera le 28 décembre prochain . Le gouvernement du Québec a choisi de laisser la centrale dormir pendant 40 ans pour laisser le temps à la radioactivité de baisser naturellement avant d’entreprendre son démantèlement. Tout le contraire de la France où on a justement fait le choix de démolir, plutôt que de laisser dormir.

Maxence Bilodeau.

Pour en savoir plus sur Brénnilis :

C’est au plein cœur des mont d’Arrée, en Bretagne, que fut construite, en 1962, la première centrale nucléaire française, au milieu de paysages magnifiques de landes et de tourbières. Aujourd’hui, plus de vingt ans après son arrêt, son démantèlement n’est toujours pas achevé.

http://nucleaire-nonmerci.net/centrale-nucleaire-en-bretagne.html

Sur le démentèlement :
Les coûts sont estimés et pourraient évoluer en fonction des exigences réglementaires, des prix des matériaux, des imprévus
À terme, le démantèlement pourrait bien représenter la plus grosse part des dépenses que devront engager l’industrie nucléaire et les gouvernements qui l’ont soutenue

http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mant%C3%A8lement_nucl%C3%A9aire#France

 

On ne vous avait rien dit sur ce sujet ? Ni sur le projet qui pourrait voir le jour dans l’ain de poubelle nucléaire ICEDA ?
Il est temps que l’info circule alors avant qu’une fois de plus d’autres décident pour nous de l’avenir de ces déchets…

 

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« béni-oui-oui » et champion du « retournement de veste » !

Saint-VulbasDéchets nucléaires : un « oui » à la révision d’urbanisme malgré la pression

Publié par le Progrès le 08/12/2012 à 06:00


Dossier de l’Installation de conditionnement et d’entreposage des déchets activés (Iceda). Séance municipale houleuse, jeudi soir, pour le vote de la modification du PLU relative aux projets d’EDF près de la centrale nucléaire. Un vif échange verbal a eu lieu entre le maire et les militants antinucléaires, qui ont déployé une banderole en signe de protestation. Car, comme prévu, les élus ont ouvert la voie à une reprise du chantier Iceda.

Dossier de l’Installation de conditionnement et d’entreposage des déchets activés (Iceda). Séance municipale houleuse, jeudi soir, pour le vote de la modification du PLU relative aux projets d’EDF près de la centrale nucléaire. Un vif échange verbal a eu lieu entre le maire et les militants antinucléaires, qui ont déployé une banderole en signe de protestation. Car, comme prévu, les élus ont ouvert la voie à une reprise du chantier Iceda.
Article complet sur l’édition papier :
Le Progrès Edition Dombes/Côtière 8/12/2012
7/12/2012 – Journal du 12/13h et 19h/20 sur France 3

Panneau jaune de SDN Bugey :

CE SOIR, CHACUN DE VOUS FERA UN CHOIX
QUI ENGAGE L’AVENIR DE TOUTE LA POPULATION DE LA REGION RHÔNE-ALPES;
VOTER POUR L’ICEDA, C’EST ASSUMER DE PRENDRE
DES RISQUES ENORMES POUR DES DECENNIES…


Jeudi soir 6 décembre 2012, le conseil municipal de St-Vulbas a effectué un magnifique tour de passe-passe, ou plutôt un superbe numéro de retournement de veste ; du grand art !

En effet, était donc inscrite à l’ordre du jour de cette délibération, l’adoption de la révision simplifiée n°2 du PLU, permettant donc très officiellement la poursuite des travaux de l’ICEDA.

Le maire et son conseil ont eu beau jeu de se cacher derrière une soi-disant modification d’urbanisme ; en réalité, ils ont ouvert la voie à EDF pour poursuivre la politique du tout-nucléaire. Ils ont bel et bien déroulé un tapis rouge aux pontes de l’atome, se retranchant derrière une décision d’Etat. Ils n’ont surtout pas eu le courage de se positionner clairement, allant même jusqu’à demander un ridicule vote à bulletins secrets, des fois que les méchants anti-nucléaires ne s’en prennent à eux physiquement ?

Décidément, le danger recouvre pour certains des sens bien différents. Dans une commune hyper subventionnée par l’atome, il est certain que l’indépendance d’esprit est quasi mission impossible. Notons 2 votes contre cette révision : pour faire plus démocrate ? Ou  alors avons-nous à faire à deux personnes sensées ?

Rappelons, que ce conseil municipal, déjà dirigé par l’actuel maire Mr Jacquin s’était prononcé contre l’ICEDA en 2006.

La région Rhône-Alpes se retrouve donc embarquée dans une aventure insensée et particulièrement dangereuse, juste parce que 11 personnes d’un conseil municipal n’ont pas su (ou pas voulu) entendre la voie de la raison. Encore faudra-t-il assumer cette décision ? Qui rendra des comptes en cas d’accidents ? En cas de pollution radioactive ?

A Saint-Vulbas, on est …, on est…, on est les champions …de la veste retournée !

Plein de jolies vestes, de la marque, bien entendu.

SDN Bugey


ICEDA doit accueillir des déchets nucléaires, issus de réacteurs français en cours de démantèlement. Or la commune n’autorisait sur son sol que des activités en lien direct avec la centrale nucléaire du Bugey… »

La posture du maire de St Vulbas est absolument scandaleuse, Le PLU est bien modifié pour permettre à edf de reconquérir un permis de construire pour la grosse poubelle radioactive ICEDA.

Nos élus (ci-dessous) nous prennent pour des cons  ! A bas la nucléocratie !

Les membres du conseil municipale de St Vulbas ayant voté le PLU pour la poursuite du chantier ICEDA :

conseil municipal St Vulbas

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Membres du conseil municipale de St Vulbas
1er rang : Jean-Louis GREAU, Gisèle PLAZA, Marcel JACQUIN , Jacqueline PINCEMAILLE, Marie-Odile ROUSSELET, Daniel DALLERY
2ème rang : Jean-Yves NOEL, Luce MARTIN, Gilles CUGNO, Karine BALUFIN, Jean-Paul ANDRE, Sylvain BOUVIER, Patrick MORJARET, Mara PHILIP, Simone BARGE.

Source : http://www.ville-saint-vulbas.fr/Conseil.html

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Bugey Energy Kid Noël

Ceci n’est pas un conte de noël, juste une action médiatique et complètement surréaliste de notre très « cher » EDF  !

Tout les t’ites n’enfants sont invités par EDF afin de découvrir le monde merveilleux de l’énergie nucléaire et ses formidables effets…
Découvrez donc ici, la dernière initiative médiatique voir de propagande made in EDF :

** Bugey Energy Kids noel **

Le bonheur nécessite décidement beaucoup de conditionement…

un garçon s’endort autour d’objets alimentés par une mini-centrale (Jaero).


Enfants de Fukushima

Souhaitons nous vraiment que nos enfants aient un jour dans leurs fournitures scolaires des dosimètres à l’instar des enfants japonais?
N’est ce pas juste insupportable?

Dessin animé, musée… Le lobby nucléaire manipule les Japonais

Enfants de fukushima


Enfants du Niger

Areva extrait de l’uranium au Nord du Niger, autour des villes d’Arlit et d’Akokan, depuis 40 ans. Greenpeace a pu accéder à certaines zones d’extraction minière en novembre 2009 pour prélever des échantillons de sol, d’eau et d’air. La CRIIRAD, laboratoire indépendant; les a ensuite analysés en France.
Résultat : la radioactivité dans ces zones habitées et les déchets produits par l’extraction minière sont alarmants, et Areva n’a pas pris toutes les mesures qui s’imposent.

L’ATOME QUI AFFAME LES POPULATIONS
L’industrie nucléaire française procède à un véritable pillage au Niger

L’ATOME QUI AFFAME LES POPULATIONS


Abandonnés dans la poussière… par gpfrance


Enfants de Tchernobyl

La violence du nucléaire contre les plus innocents des civils. Si la radioactivité ne peut pas se voir s’entendre ou même se sentir, ses répercussions sur la vie en général et sur la santé humaine en particulier sont extrêmement négatives. Combien de cancers, de leucémies, de retards mentaux, d’avortements spontanés causés par cette filière énergétique se camouflent dans les statistiques. Dans le « bruit de fond » de la pollution et des modes de vie.
Le puissant lobby nucléaire joue en effet avec des modèles mathématiques et des astuces de calculs incompréhensibles par l’honnête citoyen. Pour gagner du temps, il entretient ainsi d’interminables controverses sur l’ampleur réelle des dommages causés par les doses de rayonnement.
A côté de ces jeux honteux, il y a des faits, indiscutables, crevants de vérité: d’Hiroshima à Tchernobyl et aujourd’hui Fukushima, un cortège de centaines de milliers de victimes, parmi lesquelles, tout récemment, ces enfants.

Les enfants de Tchernobyl
Les enfants de Tchernobyl
Les enfants de Tchernobyl

Les enfants de Tchernobyl

Alors avant d’aller défiler avec votre enfant et son magnifique luminion fabriqué avec EDF et d’allumer vos illuminations radioactives produites par EDF et Areva, posez-vous les bonnes questions ? A qui profite ce business ?

Devrons nous attendre que ces catastrophes arrivent chez nous pour réagir ?

NON !
Engageons-nous pour l’arrêt de ce business dangereux pour l’avenir de l’homme, de la femme et de ses enfants, soutenons les énergies renouvelables.
La transition n’est qu’une question de courage et de volonté politique !

Aidons nos politiques-peoples-ventilateurs, obligeons-les à respecter la vie ou passons-nous en !

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Il y a une forte probabilité d’un accident nucléaire majeur en France

Les propos d’un repenti du nucléaire : « Il y a une forte probabilité d’un accident nucléaire majeur en France »

Il est des leurs. Enfin, il était des leurs. Polytechnicien, physicien nucléaire, Bernard Laponche a participé, dans les années 1960, au sein du Commissariat à l’énergie atomique, à l’élaboration des premières centrales françaises. Il est formel : la France est dans l’erreur.

Avec le nucléaire, elle s’obstine à privilégier une énergie non seulement dangereuse mais obsolète. Puisque le point de départ, c’est la création de produits radioactifs en grande quantité, la catastrophe est intrinsèque à la technique. Le réacteur fabrique les moyens de sa propre destruction. Energie du passé, sans innovation possible, le nucléaire ne représente pas seulement une menace terrifiante, pour nous et pour les générations qui suivront ; il condamne notre pays à rater le train de l’indispensable révolution énergétique.

Il est des leurs. Enfin, il était des leurs car pour Bernard Laponche la découverte des conditions de travail des salariés de la Hague sera un choc : il prend conscience du danger de l’atome, qu’il juge moralement inacceptable. Dès les années 1980, Bernard Laponche prône la maîtrise de la consommation énergétique et le développement des énergies renouvelables. Les décennies suivantes lui ont donné raison. Mais la France, seul pays au monde à avoir choisi l’option du tout-nucléaire, s’obstine dans l’erreur, déplore-t-il, et s’aveugle : énergie du passé, sans innovation possible, le nucléaire ne représente pas seulement une menace terrifiante, pour nous et pour les générations qui suivront ; il condamne notre pays à rater le train de l’indispensable révolution énergétique.

On présente toujours l’énergie nucléaire comme une technologie très sophistiquée. Vous dites qu’il s’agit juste du « moyen le plus dangereux de faire bouillir de l’eau chaude » (1) . C’est provocateur, non ?

Pas vraiment… Un réacteur nucléaire n’est qu’une chaudière : il produit de la chaleur. Mais au lieu que la chaleur, comme dans les centrales thermiques, provienne de la combustion du charbon ou du gaz, elle est le résultat de la fission de l’uranium. Cette chaleur, sous forme de vapeur d’eau, entraîne une turbine qui produit de l’électricité. L’énergie nucléaire n’est donc pas ce truc miraculeux qui verrait l’électricité « sortir » du réacteur, comme s’il y avait une production presque spontanée…

Pourquoi cette image s’est-elle imposée ?

Les promoteurs du nucléaire ne tiennent pas à mettre en avant la matière première, l’uranium. C’est lié au fait qu’à l’origine le nucléaire était militaire, donc stratégique. Et puis en laissant penser que l’électricité est produite directement, ils lui donnent un côté magique, ainsi qu’une puissance trois fois plus élevée, car c’est la chaleur produite que l’on évalue, pas l’électricité. Or les deux tiers de la chaleur sont perdus, ils réchauffent l’eau des fleuves ou de la mer qui sert à refroidir les réacteurs.

Parlons donc du combustible…

Ce sont des crayons d’uranium, de l’uranium légèrement enrichi en isotope 235, pour les réacteurs français. La fission est une découverte récente (1938) : un neutron tape un noyau d’uranium qui explose, produit des fragments, donc de l’énergie, et des neutrons, qui vont taper d’autres noyaux – c’est la réaction en chaîne. La multiplication des fissions produit de la chaleur. Or les fragments de la fission sont de nouveaux produits radioactifs, qui émettent des rayons alpha, bêta, gamma… A l’intérieur des réacteurs, vous produisez donc de la chaleur, c’est le côté positif, mais aussi des produits radioactifs, notamment du plutonium, le corps le plus dangereux qu’on puisse imaginer, qui n’existe qu’à l’état de trace dans la nature. On aurait dû s’interroger dès l’origine : ce moyen de produire de l’eau chaude est-il acceptable ?

Cette réaction en chaîne, on peut tout de même l’arrêter à chaque instant, non ?

Dans un fonctionnement normal, on abaisse les barres de contrôle dans le cœur du réacteur : elles sont constituées de matériaux qui absorbent les neutrons, ce qui arrête la réaction en chaîne. Mais il faut continuer de refroidir les réacteurs une fois arrêtés, car les produits radioactifs continuent de produire de la chaleur. La nature même de la technique est donc source de risques multiples : s’il y a une panne dans les barres de contrôle, il y a un emballement de la réaction en chaîne, ce qui peut provoquer une explosion nucléaire ; s’il y a une fissure dans le circuit d’eau, il y a perte de refroidissement, la chaleur extrême détruit les gaines du combustible, certains produits radioactifs s’échappent, on assiste à la formation d’hydrogène, cet hydrogène entraîne des matières radioactives et peut exploser.

“Puisque le point de départ, c’est la création de produits radioactifs en grande quantité, la catastrophe est intrinsèque à la technique. Le réacteur fabrique les moyens de sa propre destruction.”

Mais on multiplie les systèmes de protection...

Vous avez beau les multiplier, il y a toujours des situations dans lesquelles ces protections ne tiennent pas. A Tchernobyl, on a invoqué, à juste titre, un défaut du réacteur et une erreur d’expérimentation ; à Fukushima, l’inondation causée par le tsunami. Au Blayais, en Gironde, où la centrale a été inondée et où on a frôlé un accident majeur, on n’avait pas prévu la tempête de 1999. Mais on a vu des accidents sans tsunami ni inondation, comme à Three Mile Island, aux Etats-Unis, en 1979. On peut aussi imaginer, dans de nombreux pays, un conflit armé, un sabotage… Puisque le point de départ, c’est la création de produits radioactifs en grande quantité, la catastrophe est intrinsèque à la technique. Le réacteur fabrique les moyens de sa propre destruction.

Y a-t-il eu des innovations en matière nucléaire ?

Aucun progrès technologique majeur dans le nucléaire depuis sa naissance, dans les années 1940 et 1950. Les réacteurs actuels en France sont les moteurs des sous-marins atomiques américains des années 1950. En plus gros. Les réacteurs, l’enrichissement de l’uranium et le retraitement, sont des technologies héritées de la Seconde Guerre mondiale. On a juste augmenté la puissance et ajouté des protections. Mais parce que le système est de plus en plus compliqué, on s’aperçoit que ces protections ne renforcent pas toujours la sûreté.

On a du mal à croire qu’il n’y ait eu aucune innovation majeure…

Si, le surgénérateur ! Avec Superphénix, on changeait de modèle de réacteur. Et heureusement qu’on l’a arrêté en 1998, car il était basé sur l’utilisation du plutonium. Le plutonium est un million de fois plus radioactif que l’uranium. Comment a-t-on pu imaginer faire d’un matériau aussi dangereux le combustible d’une filière de réacteurs exportable dans le monde entier ?

Nicolas Sarkozy affirme que si l’on refuse le nucléaire, on doit accepter de s’éclairer à la bougie. Qu’en pensez-vous ?

Il est lassant d’entendre des dirigeants qui n’y connaissent rien continuer à dire n’importe quoi. Nicolas Sarkozy ne croit pas si bien dire ; un jour, et pourquoi pas dès cet été, les Français s’éclaireront à la bougie : comme nous sommes le seul pays au monde à avoir choisi de produire 80 % de notre électricité avec une seule source, le nucléaire, et une seule technique, le réacteur à eau pressurisée, si nous sommes contraints d’arrêter nos réacteurs, nous retournerons à la bougie ! Pas besoin d’une catastrophe, juste un gros pépin générique, ou une sécheresse et une canicule exceptionnelles. Car on ne peut pas faire bouillir l’eau des rivières…

Les défenseurs du nucléaire disent qu’en France, avec notre nouveau réacteur, l’EPR, que l’on construit à Flamanville, on arrive à un risque quasi nul…

Chaque pays assure que ses réacteurs sont mieux que les autres. Avant Fukushima, le discours des Japonais était le même que celui des Français. On en est déjà à cinq réacteurs détruits (Three Mile Island, Tchernobyl, et trois réacteurs à Fukushima) sur quatre cent cinquante réacteurs dans le monde, des centaines de kilomètres carrés inhabitables. La probabilité théorique, selon les experts de la sûreté nucléaire, devait être de un pour cent mille « années-réacteur » [une année-réacteur, c’est un réacteur fonctionnant pendant un an, NDLR], voire un million d’années-réacteur pour un accident majeur, type Tchernobyl !

La réalité de ce qui a été constaté est trois cents fois supérieure à ces savants calculs. Il y a donc une forte probabilité d’un accident nucléaire majeur en Europe.

 

 

Une innovation majeure pourrait-elle vous conduire à revoir votre jugement ?

Je ne vois pas de solution dans l’état actuel, non pas de l’ingénierie, mais de la connaissance scientifique. Je ne dis pas qu’un jour un savant ne trouvera pas un moyen d’utiliser l’énergie de liaison des noyaux de façon astucieuse, qui ne crée pas ces montagnes de produits radioactifs. Mais pour le moment, il n’y a pas !

Pourquoi vous opposez-vous à Iter, expérience sur la fusion menée à Cadarache, sous l’égide de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ?

La fusion, c’est l’inverse de la fission. On soude deux petits noyaux, deux isotopes de l’hydrogène, le deutérium (un proton et un neutron) et le tritium (un proton et deux neutrons), et cette soudure dégage de l’énergie. Mais il faut arriver à les souder, ces noyaux ! Dans le Soleil, ils se soudent du fait de la gravitation. Sur Terre, on peut utiliser une bombe atomique, ça marche très bien. L’explosion provoque la fusion des deux noyaux, qui provoque une seconde explosion beaucoup plus forte : c’est la bombe à hydrogène, la bombe H.

Pour une fusion sans bombe, il faut créer des champs magnétiques colossaux afin d’atteindre des températures de cent millions de degrés. Iter, à l’origine un projet soviétique, est une expérience de laboratoire à une échelle pharaonique, des neutrons extrêmement puissants bombardent les parois en acier du réacteur, ces matériaux deviennent radioactifs et doivent d’ailleurs être remplacés très souvent.

Je ne suis pas spécialiste de la fusion, mais je me souviens que nos deux derniers Prix Nobel français de physique, Pierre-Gilles de Gennes et Georges Charpak, avaient dit qu’Iter n’était pas une bonne idée. Ils prônaient les recherches fondamentales avant de construire cet énorme bazar. Personne n’a tenu compte de leur avis, et nos politiques se sont précipités, sur des arguments de pure communication – on refait l’énergie du Soleil – pour qu’Iter se fasse en France.

Pourquoi ?

Parce que les Français veulent être les champions du nucléaire dans le monde. Les Japonais voulaient Iter, mais leur Prix Nobel de physique Masatoshi Koshiba a dit « pas question », à cause du risque sismique. Je pense que ce projet va s’arrêter parce que son prix augmente de façon exponentielle. Et personne ne s’est posé la question : si jamais ça marchait ? Que serait un réacteur à fusion ? … pourquoi vouloir recréer sur Terre l’énergie du Soleil puisqu’elle nous arrive en grande quantité ?

Que répondez-vous à ceux qui pensent que l’impératif du réchauffement climatique, donc la nécessaire réduction des émissions de CO2, nous impose d’en passer par le nucléaire ?

Tout d’abord, on ne peut pas faire des émissions de CO2 le seul critère de choix entre les techniques de production d’électricité. Faut-il accepter qu’au nom du climat, tous les cinq ou dix ans, un accident de type Fukushima se produise quelque part dans le monde ? Ensuite, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a montré que si l’on voulait tenir nos objectifs de réduction des émissions de CO2, la moitié de l’effort devait porter sur les économies d’énergie. Pour l’autre moitié, le recours aux énergies renouvelables est essentiel, la part du nucléaire n’en représentant que 6 %. Il faut donc relativiser l’avantage du nucléaire.

“Comme on a fait trop de centrales nucléaires, il y a eu pression pour la consommation d’électricité, en particulier pour son usage le plus imbécile, le chauffage électrique, pour lequel la France est championne.”

Vous avez commencé votre carrière au CEA et avez été un artisan de cette énergie. Que s’est-il passé ?

J’ai même fait une thèse sur le plutonium, et je ne me posais aucune question. Tout est très compartimenté au CEA, je faisais mes calculs sur la centrale EDF 3 de Chinon, n’avais aucune idée des risques d’accident ni du problème des déchets. Je travaillais avec des gens brillants. Et puis j’ai commencé à militer à la CFDT, après 68, et on s’est intéressé aux conditions de travail des travailleurs de la Hague. Je me suis aperçu que, moi, ingénieur dans mon bureau, je ne connaissais rien de leurs conditions de travail, et que les gens de la Hague ne savaient pas ce qu’était un réacteur nucléaire. On a donc écrit, en 1975, un bouquin collectif qui a été un best-seller, « L’Electronucléaire en France ». Le patron du CEA de l’époque a d’ailleurs reconnu la qualité de ce travail. Pour cela, j’ai travaillé pendant six mois à partir de documents américains, parce qu’en France il n’y avait rien. La CFDT a alors pris position contre le programme nucléaire. J’ai commencé à travailler sur les alternatives au nucléaire et, en 1982, je suis entré à l’Agence française pour la maîtrise de l’énergie.

Cela fait trente ans… Que prôniez-vous à l’époque ?

Mais la même chose qu’aujourd’hui : économies d’énergie et énergies renouvelables ! Les principes de l’électricité photovoltaïque, donc des panneaux solaires, étaient déjà connus. Aujourd’hui, on ne parle que de l’électricité, mais ce qu’il faudrait d’abord installer partout, c’est des chauffe-eau solaires ! Rien de plus simple : un fluide caloporteur circule dans un tube sous un panneau vitré, et permet d’obtenir de l’eau à 60 degrés. L’Allemagne, pays moins ensoleillé que la France, a dix fois plus de chauffe-eau solaires. Dans le Midi, il n’y en a pas, ou si peu !

Cela ne demande pas beaucoup d’innovation…

L’innovation permet avant tout de réduire les coûts. L’éolien, sa compétitivité face au nucléaire est acquise. En ce qui concerne le photovoltaïque, les Allemands anticipent des coûts en baisse de 5 % chaque année. Il y a beaucoup de recherches à faire sur les énergies marines, les courants, l’énergie des vagues, la chaleur de la terre avec la géothermie. Les énergies renouvelables, sous un mot collectif, sont très différentes, et peuvent couvrir à peu près tous les besoins énergétiques. Les Allemands estiment qu’elles couvriront 80 % des leurs d’ici à 2050. C’est plus que crédible, à condition de toujours rechercher les économies d’énergie.

Le fait qu’on ait produit de l’électricité à partir du nucléaire à un coût modique, ne prenant pas en compte les coûts du démantèlement et de la gestion à long terme des déchets radioactifs, a-t-il pénalisé les énergies renouvelables ?

Oui, et comme on a fait trop de centrales nucléaires, il y a toujours eu pression pour la consommation d’électricité, et en particulier pour son usage le plus imbécile, le chauffage électrique, pour lequel la France est championne d’Europe. On construit des logements médiocres, l’installation de convecteurs ne coûte rien, cela crée du coup un problème de puissance électrique globale : en Europe, la différence entre la consommation moyenne et la pointe hivernale est due pour moitié à la France ! Résultat, l’hiver, nous devons acheter de l’électricité à l’Allemagne, qui produit cette électricité avec du charbon…

Hors chauffage, les Français consomment encore 25 % de plus d’électricité par habitant que les Allemands. Qui n’ont pas seulement des maisons mieux isolées, mais aussi des appareils électroménagers plus efficaces, et qui font plus attention, car l’électricité est un peu plus chère chez eux.

“Les Allemands étudient des réseaux qui combinent biomasse, hydraulique, éolien, photovoltaïque. Ils réussissent la transition énergétique.  Parce qu’ils l’ont décidée.”

Quelles sont les grandes innovations à venir en matière d’énergie ?

Les « smart grids », les réseaux intelligents ! Grâce à l’informatique, on peut optimiser la production et la distribution d’électricité. A l’échelle d’un village, d’une ville ou d’un département, vous pilotez la consommation, vous pouvez faire en sorte, par exemple, que tous les réfrigérateurs ne démarrent pas en même temps. Les défenseurs du nucléaire mettent toujours en avant le fait que les énergies renouvelables sont fluctuantes – le vent ne souffle pas toujours, il n’y a pas toujours du soleil – pour asséner que si l’on supprime le nucléaire, il faudra tant de millions d’éoliennes… Mais tout change si l’on raisonne en termes de combinaisons !

Les Allemands étudient des réseaux qui combinent biomasse, hydraulique, éolien, photovoltaïque. Et ils travaillent sur la demande : la demande la nuit est plus faible, donc avec l’éolien, la nuit, on pompe l’eau qui va réalimenter un barrage qui fonctionnera pour la pointe de jour… C’est cela, la grande innovation de la transition énergétique, et elle est totalement opposée à un gros système centralisé comme le nucléaire. Le système du futur ? Un territoire, avec des compteurs intelligents, qui font la jonction parfaite entre consommation et production locale. Small is beautiful. Les Allemands réussissent en ce moment cette transition énergétique. Parce qu’ils l’ont décidée. C’est cela, le principal : il faut prendre la décision. Cela suppose une vraie prise de conscience.

Comment expliquez-vous l’inconscience française ?

Par l’arrogance du Corps des ingénieurs des Mines, d’une part, et la servilité des politiques, de l’autre. Une petite caste techno-bureaucratique a gouverné les questions énergétiques depuis toujours, puisque ce sont eux qui tenaient les Charbonnages, puis le pétrole, et ensuite le nucléaire. Ils ont toujours poussé jusqu’à l’extrême, et imposé aux politiques, la manie mono-énergétique.

Cela vient de notre pouvoir centralisé ?

Complètement ! Dans les années 1970, un chercheur suédois a écrit une étude sur le fait que le nucléaire marche dans certains pays et pas dans d’autres. Et il en a conclu qu’une structure politico-administrative autoritaire et centralisée avait permis qu’il se développe dans deux pays : l’URSS et la France. Pour de fausses raisons – indépendance énergétique, puissance de la France –, on maintient le lien entre le nucléaire civil et militaire – le CEA a une branche applications militaires, Areva fournit du plutonium à l’armée.

Ce complexe militaro-étatico-industriel fait qu’ici on considère madame Merkel comme une folle. Au lieu de se dire que si les Allemands font autrement, on pourrait peut-être regarder… Non, on décide que les Allemands sont des cons. Nos responsables claironnent qu’on a les réacteurs les plus sûrs, que le nucléaire c’est l’avenir, et qu’on va en vendre partout. C’est l’argument qu’on utilise depuis toujours, et on a vendu péniblement neuf réacteurs en cinquante ans, plus les deux qui sont en construction en Chine. Ce n’est pas ce qui était prévu… En dix ans, les Allemands, eux, ont créé près de 400 000 emplois dans les énergies renouvelables.

En dehors des écologistes, personne, y compris à gauche, ne remet en cause le nucléaire…

Les choses évoluent vite. Fukushima ébranle les pro-nucléaire honnêtes. Je pense que la décision allemande aura une influence, pas sur nos dirigeants actuels, mais sur nos industriels et aussi sur les financiers. Ils doivent se dire : vais-je continuer à mettre mes billes dans un truc comme ça ? Il y avait jadis l’alliance Areva-Siemens pour proposer des réacteurs EPR, mais Siemens en est sorti depuis des années. On peut toujours se rassurer en pensant que les Allemands se trompent, mais on peut difficilement soutenir qu’ils aient fait ces dernières décennies de mauvais choix et que leur industrie soit faiblarde… (en France) en un demi-siècle, on a gaspillé l’énergie, on a fait n’importe quoi. Il est urgent de choisir une civilisation énergétique qui ne menace pas la vie.

(Propos recueillis par Vincent Remy – Télérama n° 3205 – source : http://www.telerama.fr/monde/bernard-laponche-il-y-a-une-forte-probabilite-d-un-accident-nucleaire-majeur-en-europe,70165.php – 14 juin 2011 à 16h45) (1) Titre d’une contribution dans les pages Rebonds de « Libération » (24 mars 2011).

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Aujourd’hui, face au péril, il ne s’agit plus d’attendre la mise en place petit à petit d’une filière des énergies renouvelables mais qu’en phase de transition on relance nos centrales thermiques (co-génération, gaz, fuel, charbon) à plein régime pour sortir du nucléaire en deux ou trois années soit immédiatement si l’on arrête les 25% de réacteurs qui ne produisent pas d’électricité pour la population mais servent uniquement au buiseness financier de l’exportation et à faire tourner le cycle nucléaire militaire et civil.

Source : http://www.spiritsoleil.com/nonaunucleaire/sud-est/index.php?post/2011/06/19/Les-propos-d-un-repenti-du-nucl%C3%A9aire-%3A-Il-y-a-une-forte-probabilit%C3%A9-d-un-accident-nucl%C3%A9aire-majeur-en-Europe

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Un niveau de tritium anormal dans le sous-sol de BUGEY

EDF signale la détection d’un niveau de tritium supérieur à la normale dans le sous-sol de la centrale de Bugey.

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Centrale nucléaire du Bugey : trois incidents en quelques jours

Trois événements qui se sont produits à la centrale nucléaire du Bugey (Ain) en octobre ont fait l’objet d’une déclaration de niveau 1 auprès de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Le dernier incident en date, de niveau 0, remonte quant à lui au 17 novembre. Cela faisait des mois que la centrale n’avait pas connu une telle actualité. Que faut-il en penser, interroge Le Dauphiné Libéré ? La centrale vieillit-elle mal ?

Selon Grégoire Deyirmendjian, directeur Rhône-Alpes de l’ASN, ce n’est pas quelque chose de « fondamentalement anormal. » Il ajoute :

« L’échelle internationale de classement des événements nucléaires comporte 7 niveaux. Fukushima a été classé au niveau 7. Des événements de niveau 0, nous en avons environ 1 000 par an. Au niveau 1, on parle d’anomalie. C ‘est un écart sans conséquence sur la radioprotection et l’environnement. »

L’association Sortir du Nucléaire Bugey compte avoir une réponse au sujet d’un incident qui remonte à un an. Il s’agit d’un niveau de tritium supérieur à la normale constaté dans le sous-sol de la centrale et déclaré le 15 octobre à l’ASN. « À la demande de l’ASN, la centrale doit déterminer l’origine de la fuite de tritium. Elle ne l’a toujours pas fait à notre connaissance » annonce Alain Cuny, membre de Sortir du Nucléaire Bugey. Ce qui inquiète les militants anti-nucléaire, c’est l’approche « peu rassurante » de cette fuite :

« Les autres incidents du mois d’octobre n’ont pas un caractère de dangerosité énorme. Ce qui est inquiétant, c’est que l’ASN a mis en demeure EDF d’identifier cette fuite et que cela n’est pas encore fait. Quid si d’autres incidents, plus graves, devaient se produire ? »

A lire sur ledauphine.com

Source : Rue89

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Bugey la centrale qui ne craint pas l’eau froide !

Alors que Greenpeace vient de démontrer que la centrale nucléaire du Bugey est vulnérable par les airs, Sortir du nucléaire 73 révèle qu’un scénario à la Fukushima y serait possible en cas de rupture de barrage.

Ce mercredi 2 mai, un militant de Greenpeace survolait la zone aérienne interdite située au dessus de la centrale nucléaire du Bugey avec un parapente à moteur muni d’une voile à l’effigie de l’ONG écologiste. L’objectif ? Démontrer que les sites nucléaires français sont toujours vulnérables en cas d’agression externe, notamment de type chute d’avion. Selon le directeur de la dite centrale, Greenpeace aurait au contraire démontré que le dispositif de protection serait efficace. En juin 2006, Greenpeace survolait déjà la centrale nucléaire de Flamanville afin de rendre compte des insuffisances du système de sécurité prévu par EDF. Trois ans plutôt, le Réseau sortir du nucléaire publiait un document confidentiel défense d’EDF révélant qu’un EPR ne résisterait pas au crash d’un avion en ligne. De son côté, Sortir du nucléaire 73 révèle aujourd’hui dans nos colonnes qu’un scénario à la Fukushima serait possible à la centrale nucléaire du Bugey en cas de rupture de barrage.

« En cas de rupture de barrage, la centrale serait inondée »

Le site du nucléaire du Bugey se situe à quelques kilomètres du confluent de l’Ain et du Rhône, tout deux fortement aménagés au cours du XXe siècle pour en limiter les risques d’inondations. Ainsi, on retrouve en amont de la centrale huit barrages hydroélectriques sur le Rhône, cinq sur le Fier – affluent du Rhône – et cinq sur l’Ain, la plupart ayant plus de cinquante ans. « En cas de rupture de ces barrages, la centrale du Bugey serait inondée », nous certifie Elisabeth Brenière, ingénieure consultante et porte-parole de Sortir du nucléaire 73. Parmi ces barrages, celui de Vouglans, situé sur l’Ain, est la troisième retenue en France métropolitaine. Il mesure 110 m de haut et a une capacité de 605 millions de m3. Or lors d’un contrôle effectué en 2006, des faiblesses ont été relevées sur le barrage par EDF. « L’ouverture de la fissuration de pied peut se propager très à l’aval surtout si la voûte est large. C’est le cas actuellement à Vouglans et à Laouzas où des injections dans les joints par l’aval ont déjà été effectuées sans pouvoir juguler de manière définitive les fuites sous pression », dixit le rapport de contrôle.

En plus du risque lié au vieillissement de cet ouvrage mis en eau en 1968, Sortir du nucléaire 73 pointe également, citant une étude de l’école des Mines de Nancy, un risque de glissement de terrain précipitant une grande quantité de matériaux dans le lac et pouvant provoquer une catastrophe semblable à celle du barrage de Vajont en Italie en 1963 ; ainsi qu’une rupture du massif rocheux sur lequel s’appuie le barrage et une rupture provoquée par un séisme, dans cette zone classée en sismicité modérée. « S’il y a une rupture du barrage de Vouglans, les études ont évalué que la vague pourrait atteindre 13 m de haut sur l’Ain au point kilométrique 91, point le plus près de la centrale… qui serait alors sous environ cinq mètres de haut », prévient Elisabeth Brenière. EDF rétorque dans un courrier adressé aux anti-nucléaires que « le risque d’inondation a été pris en compte dès la conception de la centrale pour faire face à une crue milléniale du Rhône (…) Les dispositions prises par EDF, avec l’accord de l’administration, pour protéger le CNPE du Bugey du risque inondation sont adaptées et opérationnelles ». Ce à quoi la porte-parole de Sortir du nucléaire 73 répond : « La vague en provenance du barrage de Vouglans arriverait de l’Ain, et non du Rhône, c’est-à-dire du Nord et non du Sud-Est où est positionnée la digue. Aucune digue, ni aucune protection pour l’inondation n’existe du coté de l’Ain. ». Autrement dit, la digue construite entre la centrale et le Rhône ne serait d’aucune utilité puisqu’elle ne serait pas placée du bon côté.

« Les inondations contournent la centrale… »

Cette rupture du barrage de Vouglans est également évoquée dans le Document d’information sur les risques majeurs (DIRM) de la commune de Saint-Vulbas – « un risque extrêmement faible » – ainsi que dans le rapport d’EDF sur l’évaluation complémentaire de sûreté demandée suite à l’accident de Fukushima et mis en ligne par l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN). Mais, constate Elisabeth Brenière à propos du dit document, « la cote atteinte par l’eau et la boue sur le site nucléaire n’a pas été correctement évaluée dans ce rapport. D’ailleurs, le Plan particulier d’intervention (PPI) du barrage de Vouglans fait apparaître des contradictions entre les cartes présentant les zones immergées et les tableaux de calculs des hauteurs d’onde de submersion et des altitudes immergées ». Selon EDF, « cette incohérence apparente est [dûe à des] différences de modélisation ». Plus étonnant encore, les cartes du PPI, éditées dans le DIRM de la commune de Saint-Vulbas, ne prennent en compte la vague arrivée de l’Ain que jusqu’à la route départementale 20 (RD 20) qui longe la centrale.

« Il s’agit d’une falsification évidente, les inondations contournant la centrale comme le nuage radioactif s’arrêtent aux frontières », s’insurge Elisabeth Brenière. Là encore, EDF se veut rassurant, citant les résultats de leur modélisation : « Le site ne serait pas inondé côté de la RD 20 (…)  Le calcul réalisé au titre de la sûreté nucléaire pour dimensionner les protections du CNPE du Bugey est en cohérence avec l’analyse réalisée lors de l’établissement du zonage PPI de Vouglans ». Pas de quoi convaincre Elisabeth Brenière : « Le village voisin des Gaboureaux situé à une altitude supérieure au site nucléaire serait sous les eaux tandis que l’onde de submersion s’arrêterait sagement le long de la route qui passe devant la centrale. L’altitude de cette route est pourtant de 199 m NGF, soit 2 mètres au-dessus de celle de la plate-forme de la centrale », développe-t-elle. Non satisfait des réponses apportées par EDF, les anti-nucléaires ont décidé de saisir la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) afin de pouvoir consulter ceux relatifs aux deux études différentes faites par EDF, une en tant qu’exploitant de la centrale nucléaire du Bugey et une en tant qu’exploitant du barrage hydroélectrique de Vouglans, « car les réponses d’EDF sont contradictoires en fonction des administrations ».

Mais d’ici là, qu’adviendrait-il si la centrale nucléaire du Bugey était submergée par plusieurs mètres d’eau et de boue et privée d’alimentation électrique ? « En cas d’accident, l’Etat ne prévoit de prendre en charge que les personnes se trouvant dans les zones située à 2 et 10 kilomètres de la centrale du Bugey. Or, cela ne correspond absolument pas à la réalité de la contamination prévisible si l’on prend en compte les zones de contamination de Tchernobyl et de Fukushima », répond Elisabeth Brenière. Autrement dit, la Savoie – situé à seulement 50 km de la centrale nucléaire du Bugey – et les Savoyards ne seraient pas épargnés.

Pierre-Emmanuel Desgranges
http://www.lavoixdesallobroges.org/environnement/501-la-centrale-du-bugey-menacee-par-une-rupture-de-barrage

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Communiqué de presse CRIIRAD : Fukushima

Fukushima : des centaines de milliers de personnes vivent toujours sur des territoires fortement contaminés

Conséquences de la catastrophe nucléaire de Fukushima Daiichi Au Japon, l’irradiation externe entraîne toujours des risques sanitaires inacceptables pour
des centaines de milliers de citoyens

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EPR : QUAND VA-T-ON, ENFIN, ARRÊTER LES FRAIS ?

Quatre ans de retard selon les dernières prévisions d’’EDF…(Et qui peut vraiment y croire?…)

  • 1,8 milliard en 1998 quand cette dernière envisageait d’installer un EPR au Carnet près de Nantes, chez M.AYRAULT.
  • 3 milliards en 2003, annoncés au colloque du Ministère de l’industrie, à Rennes..
  • 3,3 milliards au cours du “Débat public”,organisé après la décision de construction sur  le terrain d’ EDF à Flamanville-d’où le très long couloir de lignes THT, vers les Pays de Loire, coûteux lui aussi.
  • 6 milliards en 2011 alors que, citant des sources internes, le CRILAN affirmait que son coût serait d’au moins 8 milliards.
  • Aujourd’hui, 8,5 milliards! Et l’énorme surcoût n‘est pas dû, quoi qu’en dise l’exploitant, aux seuls effets “consoles” qui devaient être payées par le sous-traitant fautif et aux mesures post Fukushima…

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Combien en 2016 ? Combien devra-t-on payer le kWh produit par ce type de réacteur? 3 fois plus cher que prévu?
Que peut signifier, dans ces conditions, de continuer la construction d’un prototype qui n’aura pas de suite? Arrêtons les frais dès maintenant !

Le Gouvernement HOLLANDE/ AYRAULT a annoncé qu’il réduirait la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75 À 50 % d’ici 2025. Actuellement, aucun signe n’est donné dans ce sens, au contraire :

  • L’arrêt des vieux réacteurs de Fessenheim, annoncé pour fin 2016, au moment de la mise en marche prévue pour l’EPR  ne mène pas sur le chemin de la réduction annoncée.
     
  • Certains écologistes, associatifs comme politiques, se sont félicités de cette décision refusant de voir les évidences et l’envers du décor, au risque de laisser accréditer l’idée que leurs dirigeants semblent plus soucieux de leur avenir institutionnel que de leurs convictions d’origine et de celles de leurs sympathisants.
  • La construction des couloirs de lignes Cotentin Maine continue dans le passage en force et policier que l’on sait.
     
  • On ne connaît toujours pas, malgré nos demandes réitérées, en Commission Locale d’Information ( CLI), quel type de combustible serait utilisé dans l’EPR ! MOX, ou uranium plus enrichi avec gainage “dopé” au chrome ou uranium classique comme à OLKILUITO ?
     
  • Est-ce un début de réponse? Au cours de l’été, François HOLLANDE est intervenu pour accélérer l’extension et le pillage par AREVA, des mines d’uranium du NIGER au détriment de l’environnement et notamment des pasteurs nomades Touaregs. C’est ainsi que se perpétue la pseudo indépendance énergétique de la France, grâce au nucléaire , et le colonialisme le plus traditionnel.
     
  • Cerise sur le gâteau nucléaire, le gouvernement vient de lancer un nouveau débat sur la transition énergétique sous la houlette de pro-nucléaires notoires, selon la bonne vieille tactique pourtant très usée du “ Cause toujours, les choses sont déjà décidées !”

Dans le grand Ouest, comme aux niveaux national et international, ce n’est même pas, le “statu quo”. Pour ce gouvernement, le changement, ce n’est pas pour maintenant ! Se perpétue le développement d’un modèle énergétique à hauts risques environnementaux et sanitaires, centralisateur, autoritaire, brutal. Il nous contraint, plus que jamais depuis la catastrophe de Fukushima , toujours en cours, aux actions continuelles de harcèlement et/ou de masse. IL nous faut continuer les luttes. Les victoires à venir dépendent d’abord de nous et de notre mobilisation, et non d’institutions d’État, corrompues par la pieuvre nucléaire.

CLI Flamanville

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