Sortir Du Nucléaire Bugey (SDN Bugey) était présent au forum organisé par la CNDP (*) qui s’est tenu à Vaulx-en-Velin au Pavillon de la Soie le Jeudi 20 février 2025, de 16h à 21h.
(*) La CNDP (Commission Nationale du Débat Public) est l’autorité indépendante garante du droit à l’information et à la participation du public sur l’élaboration des projets et des politiques publiques ayant un impact sur l’environnement.
Elle définit son rôle ainsi : « La CNDP intervient dès l’origine d’un projet, à un moment où il est encore possible d’y renoncer, de le modifier, où l’on peut interroger le “pourquoi ? ” et pas seulement le “comment ? ”. Notre autorité n’a pas pour rôle de « faire accepter » ou de faire abandonner les projets.
Si après cette première phase, le porteur de projet décide de le poursuivre, la loi prévoit que la CNDP veille à l’information et à la participation du public jusqu’à l‘enquête publique ».

Lors de ce forum, nous avons tenu un stand où étaient présentés sur des grilles les documents préparés par Joël Guerry, docteur-ingénieur en énergie, démontrant l’aberration de ce gigantesque et dangereux projet.
Nous avons dû « batailler » avec quelques « pronucléaires irréductibles », tout en re-préparant l’intervention que Jean-Pierre Collet devait faire pour SDN Bugey à 19h.



Jean-Pierre Collet (Président de SDN Bugey) est donc intervenu lors d’une des 3 tables rondes prévues par la CNDP pour alimenter ce débat :
- Table ronde 1 – Animateur : David Chevallier – 17h/17h30 – avec CLCV / Rhône Alpes Sans Nucléaire (c’est Patrick Monnet qui intervenait )/ SFEN / LPO
- Table ronde 2 – Animatrice : Carmen Bouley Santiago – 18h/18h30 + questions avec Negawatt / Voix du Nucléaire /FNE /The Shifters
- Table ronde 3 – animatrice : Lucie Van Der Meulen – 19h/19h30 + questions – avec CCI Aura / SDN Bugey (c’est Jean-Pierre Collet qui intervenait) / Global Chance / CFE CGC

En fait, nous avons appris à 16h30 que la formule de toutes les prises de parole était modifiée et qu’il fallait finalement intervenir à 3 reprises (chaque fois environ 1 min 30) sur 3 points précis :
- « 1/ Ce que nous avons appris »
- « 2/ Ce qui est à approfondir » (tellement de choses !)
- « 3/ Ce qui est à revoir pour les profanes »
Alors qu’au départ, on avait compris tout autre chose… !
On a donc dû dégager des pistes pour être le plus pertinent possible, tout en restant dans les cadres imposés, et accessoirement, tout en gérant au mieux les « importuns » au stand !
Face à deux personnes favorables au projet (un représentant de la CCI AURA et une personne de la CFE CGC), Jean-Pierre Collet a donc pris la parole à plusieurs reprises pour SDN Bugey, à côté de Michel Labrousse (Global Chance), qui a dispensé de précieuses informations.
Voici les grandes idées qui ont été développées lors de notre table ronde (table ronde N° 3) :

- 1/ « Ce que nous avons appris » : Nécessité de procéder à une excavation massive sur environ 30 Ha à 35 mètres de profondeur, pour renforcer l’assise des futures installations.
Donc un terrassement colossal, dépassant les standards habituels. Et avec une pollution évidente et significative sur un laps de temps très long.
À mettre en opposition avec les recommandations du GIEC qui préconise de mettre en place des solutions durables et éthiques dans les dix ans maximum. Paradoxe complet. - 2/ « Ce qui est à approfondir » : Le retour d’expérience de l’EPR de Flamanville désastreux qui « devrait servir » de point de départ à la construction en série des EPR2 avec à la clé, une baisse drastique des coûts au détriment de la sûreté.
- 3/ « Ce qui est à revoir pour les profanes » : exprimer les quantités d’eau consommée non pas par seconde, mais plutôt par jour ou par an (ce qui est beaucoup plus « parlant » pour le grand public).
– Surtout les mettre en parallèle par exemple, avec la consommation en eau potable de l’agglomération lyonnaise : on constate que l’on est sur des ordres de grandeur comparables (d’où la conclusion d’une perte en eau colossale).
– Revenir sur les projections de la baisse du débit du Rhône : la plus importante, celle qui évoque l’horizon à 2100 et qui concerne justement le projet des EPR, ne sera disponible pas avant fin 2025 !…
Comment débattre d’un sujet dont ne possède pas toutes les données ? C’est un pari insensé sur l’avenir. Qui peut prévoir quel sera le niveau du Rhône dans 40 ou 50 ans quand on sait l’accélération actuelle de la fonte des glaciers un peu partout, notamment dans les Alpes (on parle de l’équivalent de 3 piscines olympiques par seconde qui fondent).
Il y a donc un manque de pédagogie doublée d’une forme de malhonnêteté.
Globalement, les temps de parole ont été respectés. On peut donc dire qu’on a eu la parole de manière équitable, et pendant les interventions, les garants ont pris des notes, beaucoup de notes…
S’en est suivie une séance de questions-réponses avec le public (d’environ 15 à 20 min). Mais on ne peut pas parler de débat entre les intervenants, puisque chacun avait un temps défini, et que l’on ne devait pas réagir aux propos entendus, mais exprimer ce que l’on avait prévu de dire…
Sinon, avant ce temps, il y a eu l’action à l’extérieur du bâtiment, avec la grande banderole de GreenPeace « NON AUX EPR – EAU SECOURS » complétée d’une déclaration lue aux médias par Christine Deseraux.


Et la banderole Non aux EPR de SDN Bugey déployée dans la salle pendant une vingtaine de minutes (on nous a laissé le faire, comme à Bourg-en-Bresse, c’est quand même à noter…).
Nous avons également établi un contact avec un journaliste de Reporterre très intéressé par la future action à Saint-Vulbas le 11 mars.
Pour conclure, une « relative déception » : il n’y avait quasiment personne (environ 50 personnes, sans compter les « exposants ») sachant que parmi les personnes, il y avait aussi des militants).
Une cinquantaine de personnes pour Lyon (sic)!… Tout est dit…
Sachant qu’on était 300 à Loyettes (commune limitrophe de la centrale) !
Et d’ailleurs, s’il y avait eu davantage de monde, on se demande bien comment ces personnes auraient été accueillies !