La CLI (Commission locale d’information), est une instance qui permet à l’exploitant (ici EDF) d’informer l’autorité préfectorale, élus, citoyens (associations), syndicats, administrations, de tout ce qui concerne la centrale et les obligations qui lui sont faites. Compte tenu de l’activité à très haut risque de l’installation, cette commission se déroule sous le contrôle de l’Autorité de la sûreté nucléaire.
Certaines CLI ont du fait de leur organisation davantage de moyens, ce qui leur permet de mener des expertises indépendantes, ce qui n’est pas le cas de la CLI de Bugey.
Les informations données et les réponses apportées le sont dans la limite de ce que l’exploitant veut bien transmettre. La loi a fait en 2015, obligation d’y intégrer les pays riverains, s’ils le souhaitent.
Pour nous, c’est un moyen de recueillir et de solliciter des informations sur les différents incidents qui se sont produits et particulièrement les fuites de tritium. C’est aussi un lieu où nous avons abordé entre autre, les insuffisances des contrôles, les carences dans le fonctionnement de la centrale et la protection des habitants en cas d’accident majeur.
Nous sommes très inquiets des conséquences qu’aurait un accident nucléaire pour nous, riverains de la centrale, mais aussi pour nos familles et l’ensemble de la population française ainsi que pour les pays voisins, dont le canton et la ville de Genève.
Nous sommes à 30 km d’une agglomération de 2 millions d’habitants, toute une richesse rayée de la carte si le pire advenait. Nous constatons, malgré nos sollicitations, et les relances du groupe EELV Métropole de Lyon, l’absence des élus lyonnais responsables devant leurs électeurs. Ils ne sont toujours pas membres de cette CLI.
Merci aux élus suisses du canton et de la Ville de Genève : ils ont conscience du danger nucléaire et de la mise en danger de la vie de leurs concitoyens que fait peser sur eux le site nucléaire de Bugey. Et ils le font savoir. Nous leur apportons tout notre soutien. Des militants de SDN Bugey sont d’ailleurs associés à cette plainte.
30 ans après, les conséquences de Tchernobyl continuent : 20 fois plus de mortalité infantile actuellement dans les provinces voisines que dans le reste du pays.
Et à Fukushima 5 ans ont passé, la catastrophe se poursuit avec de l’eau très radioactive qui s’écoule encore dans l’océan. Des milliers de personnes évacuées de chez elles, déplacées sans moyens, et des millions d’autres, vivant avec une radioactivité très lourde de conséquences pour les enfants et les générations à venir.
Cette centrale du Bugey, avec sa durée de vie de plus de 37 ans, est de moins en moins fiable chaque jour qui passe. Cette vétusté qui touche tous les éléments de l’usine, notamment dans des endroits complètement inaccessibles, la rend encore plus dangereuse.
Il est réellement urgent d’arrêter ces réacteurs et d’utiliser les centaines de millions d’euros prévus pour son rafistolage, afin de mettre en place « l’après nucléaire ». Cela ne peut attendre davantage car cette activité qui met en péril toute une région constitue un gouffre pour les finances publiques. Un jour, tous les citoyens paieront ces erreurs.
Communiqué de SDN Bugey