Mobilisation. L’action initiée il y a un an par « Sortir du nucléaire Bugey » perdure. Hier encore, les antinucléaires ont bravé le vent et parfois les réactions hostiles des automobilistes. L’abnégation et la conviction chevillées au corps.
Ils sont rarement plus d’une dizaine. Pourtant, qu’il vente ou qu’il neige, que le soleil brûle ou que le vent glace, Joël, Bruno, Jean-Pierre et les autres se retrouvent, combinaisons blanches et banderoles jaunes fluo en mains, sur le rond-point de l’Aviation d’Ambérieu-en-Bugey pour clamer leur refus du nucléaire et sensibiliser les automobilistes, et la population, aux risques induits par la centrale de Bugey voisine.
Pour ce quatorzième rendez-vous en un an, l’heure était au bilan. S’il « serait prétentieux de dire que l’on marque les consciences », explique l’un des « hommes en blanc », « le dialogue s’installe et les questions se posent ». Ainsi hier, une discussion « contradictoire mais constructive » s’est engagée entre les « anti » et les « pro » d’une énergie qui n’en finit pas de faire débat. Surtout à quelques kilomètres d’un site qui emploie 1 200 personnes et fait tourner l’économie locale… Et si certains n’hésitent pas à ouvrir leur fenêtre pour tendre un doigt haineux vers des militants stoïques face aux invectives, d’autres klaxonnent et saluent. Si pour la « saison 2 » de « l’action rond-point », ainsi qu’ils baptisent leurs rendez-vous, les membres de « Sortir du nucléaire Bugey » réfléchissent « à d’autres formes d’actions », la mobilisation perdure dans le temps. « Notre obstination répond à l’obstination de choisir l’énergie nucléaire », confient Jean-Pierre Collet et Joël Guerry qui ne se font aujourd’hui plus guère d’illusion sur un changement de politique gouvernementale. Si pour le nucléaire, le changement ne semble pas pour maintenant, l’abnégation des militants ne se dément pas. Pour preuve, le nombre d’adhésions à SDN Bugey qui, d’une poignée au départ, est aujourd’hui passée à 112 membres.