29/08/2011 – Saint-Vulbas. Le Premier ministre visite aujourd’hui le site nucléaire de l’Ain.
Ce matin, à partir de 11 heures, le Premier ministre François Fillon visite la centrale du Bugey. A l’heure de faire le point sur la sûreté nucléaire en France, le choix de Matignon s’est porté sur les installations nucléaires de l’Ain, à Saint-Vulbas. Doit-on y voir une décision symbolique ? L’âge d’un site construit à partir de 1965, la visite décennale en cours sur le réacteur n° 5, l’incident de sécurité survenu le 9 août et son retentissement national apparaissent comme autant de raisons de le penser.
Nombre d’antinucléaires ajouteront volontiers à cette liste la construction de la future Installation de conditionnement et d’entreposage de déchets activés (Iceda), mais il semble peu probable que le sujet soit inscrit à l’ordre du jour. Ce bunker de béton recevra pourtant, à partir de 2014, des tonnes de matériaux moyennement radioactifs à vie longue, issus de la déconstruction de neuf réacteurs français. Pas négligeable.
« C’est vraiment une visite politique, sur la continuité du programme nucléaire français, estime Alain Bournat, délégué CGT à la centrale. Nous allons en profiter pour faire passer nos messages notamment les risques liés à la sous-traitance. Nous réclamons l’ouverture d’une négociation, pour aboutir à une convention collective couvrant tous les intervenants. »
Source: http://www.leprogres.fr/rhone/2011/08/29/la-centrale-du-bugey-choisie-par-fillon-pour-evoquer-la-surete-nucleaire
Une visite ministérielle à Saint-Vulbas (Ain) sur le thème de la sûreté nucléaire
Lundi 29 août, le Premier ministre François Fillon est sur le site nucléaire du Bugey. Il est accompagné de Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie et d’Eric Besson, ministre chargé de l’Industrie. Une visite ministérielle sur le thème de la sûreté nucléaire.
Le choix du Premier Ministre s’est porté sur la centrale nucléaire du Bugey, l’une des plus anciennes installations de la région. Elle fait actuellement l’objet d’une visite décennale. Voir le reportage ci-contre de J.Sauvadon, T.Swiderski & O.Denoyelle – Edition 19/20 Rhône-Alpes.
En mars dernier, le Premier ministre François Fillon a chargé l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de procéder à l’audit des installations françaises à la suite de l’accident de Fukushima, au Japon. EDF, exploitant historique des réacteurs français, doit rendre ses rapports à l’ASN mi-septembre. De son côté, l’UE a lancé des tests de sûreté pour vérifier la résistance des centrales nucléaires européennes à des catastrophes naturelles.
Eric Besson veut des « stress tests mondiaux »
Lundi matin, sur France 2, le ministre de l’Industrie Eric Besson a annoncé qu’il allait demander à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) l’élargissement à l’ensemble de la planète des tests de sécurité sur les centrales nucléaires. « Ce que nous avons fait en France et en Europe, je vais demander le 19 septembre à Vienne lors de la conférence générale de l’AIEA à ce qu’on l’élargisse au niveau mondial, c’est-à-dire que les +stress tests+, les tests de sûreté que nous avons fait en Europe (…) je vais demander à ce que ce soit étendu à l’échelle internationale », a-t-il déclaré.
Vidéos: 29/08/2011
Les Verts genevois manifestent contre la visite de Fillon
En réponse à la venue du Premier ministre français, les écologistes ont mené une action visuelle pour «rappeler les dangers du nucléaire et l’impasse totale de la gestion des déchets».
«Pour nous, c’est clair, il faut sortir du nucléaire!» Lundi, 12h30, devant le Consulat français de Genève, les Verts de la région criaient à l’unisson leur désapprobation face à la visite de François Fillon. Le Premier ministre français s’est rendu lundi 29 août dans la deuxième centrale la plus vieille de France, la centrale du Bugey, à 77km de Genève.
Parmi les manifestants, Ueli Leuenberger, conseiller national, Max Schneider, ex-député au Grand Conseil et Alain Pirat, candidat Vert tranfrontalier au Conseil national menaient le petit groupe réuni devant le Consulat pour protester contre la politique énergétique en France. Selon Alain Pirat, «le nucléaire est un enjeu qui dépasse les frontières. Au-delà des intérêts économiques, il existe une véritable communauté de vie entre la France voisine et le canton de Genève». Le candidat transfrontalier au Conseil national souhaite ainsi profiter de l’apport de la démocratie locale pour faire avancer sa cause.
Ueli Leuenberger tient des propos plus acerbes à l’égard du Premier ministre: «Alors même que François Fillon vante les mérites du nucléaire à Bugey, nous rappelons qu’il s’agit de la technologie la plus dangereuse qui existe». Et de préciser «Bugey est à moins de 80 km de Genève. Ce n’est pas seulement une des plus anciennes centrales de France, elle doit devenir un dépôt radioactif pour toute la France».
Les Verts ont saisi l’occasion pour saluer la politique allemande qui a décidé la sortie du nucléaire et inciter la Suisse à en faire autant. Car, si le Conseil fédéral et le Conseil national sont favorables à un arrêt de cette source d’énergie, la Confédération n’a pas encore fait le pas. «Ce que nous demandons aujourd’hui, c’est l’abandon du budget le plus rapidement possible, comme nous avons réussi à arrêter Creys-Malville. La centrale du Bugey n’est plus conforme aux normes sismiques actuelles. En cas de tremblements de terre, il subsiste de grands dangers», explique l’ex-député au Grand Conseil Max Schneider.
Fillon à Bugey. Site mal choisi pour parler sécurité
Le choix de la centrale nucléaire de Bugey (Ain) pour une visite lundi du Premier ministre François Fillon et des ministres de l’Ecologie et l’Energie est «paradoxal» pour parler de sécurité nucléaire car c’est un des sites les plus dangereux de France, selon Sortir du nucléaire.
Le réseau, qui fédère plus de 900 associations, a rappelé que les réacteurs de Bugey, contemporains de ceux de Fessenheim (Haut-Rhin) qui ont 30 ans, «vieillissent et cumulent les dysfonctionnements». Les incidents remettant en cause la sûreté du site se sont accumulés cette année, selon le réseau qui cite notamment la découverte de sources de contamination radioactive dans un local non signalé ou encore le déversement de gravats radioactifs dans une carrière.
De même, l’implantation des réacteurs en zone sismique et inondable en cas de rupture des barrages situés en amont et proches de plusieurs sites industriels «menace une région où habitent 2,8 millions de personnes dans un rayon de 50 km». Sortir du nucléaire rappelle également que le gouvernement a choisi d’installer à côté des réacteurs de Bugey le site ICEDA, «une poubelle destinée à recueillir les déchets issus du démantèlement d’autres centrales françaises».
François Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet et Eric Besson ont visité lundi matin la centrale de Bugey et doivent donner une conférence de presse pour faire le point sur la sécurité du parc nucléaire français. A la suite de l’accident de Fukushima en mars dernier au Japon, les pays européens mènent des tests pour vérifier la résistance de leurs centrales nucléaires à des catastrophes naturelles et à événements d’origine humaine.