Des militants de Greenpeace s’introduisent dans la centrale nucléaire

L'organisation écologiste Greenpeace a annoncé ce lundi que des militants avaient réussi à s'introduire dans la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, située à 95 km au sud-est de Paris. 

L'information a été confirmée par la gendarmerie. Des actions ont également eu lieu au Blayais, à Chinon et Cadarache. Henri Guaino, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a dénoncé une "action irresponsable" qui repose toutefois la question de la sécurisation des accès aux centrales nucléaires françaises.

Greenpeace a annoncé que huit militants – neuf selon EDF – de son organisation ont réussi à s'introduire, ce lundi matin vers 6 h, dans l'enceinte de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, située dans l'Aube, à moins de 100 km de Paris. Cette information a été confirmée par la gendarmerie qui a également rapporté que certains d'entre eux ont été interpellés. Les militants auraient réussi à monter sur l'un des deux dômes de la centrale, précise Greenpeace sur son site internet et à y accrocher une banderole sur laquelle est inscrite : "Le nucléaire sûr n'existe pas". 

 

La carte

 

 

Vers 8h30, les militants étaient toujours dans la centrale, dont certains sur le dôme du réacteur, a indiqué Axel Renaudin, chargé de communication de Greenpeace. Tous les accès menant à la centrale de Nogent-sur-Seine étaient coupés peu
après 9 h a pu constater un photographe de l'AFP. Au moins une compagnie de gendarmerie était sur place, ainsi que le Peloton spécialisé de protection de la gendarmerie (PSPG).

Pour dénoncer l'audit sur la sécurité des centrales nucléaires
"Le but est de démontrer la sensibilité des installations nucléaires françaises, et à quel point il est facile d'atteindre le coeur d'une centrale", a souligné Sophia Majnoni, chargée des questions nucléaires pour Greenpeace.

L'organisation écologiste dénonce ainsi l'audit lancé par le gouvernement sur la sécurité des centrales nucléaires, y voyant "une opération de communication qui ne prend en compte que les risques déjà identifiés dans le passé et ne tire pas les leçons de Fukushima". La centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine a été choisie par Greenpeace "car elle est la plus proche de Paris".

L'intrusion des militants immédiatement détectée selon EDF
L'équipe de Greenpeace a été "immédiatement détectée" et et n'a eu aucune conséquence sur la sécurité des installations, a réagi EDF dans un communiqué. Ces personnes "ont été immédiatement détectées par le dispositif de sécurité et leur cheminement a été suivi en permanence sur le site, sans qu'il soit décidé de faire usage de la force", a expliqué EDF, ajoutant que sept des neuf personnes "ont été appréhendées dans le calme par la gendarmerie".

Des actions au Blayais, à Chinon et Cararache
EDF a également indiqué que des actions avaient également été menées à Chinon et au Blayais où des banderoles ont été  déployées et "immédiatement retirées". L'entreprise n'a pas précisé si c'était à l'intérieur ou à l'extérieur. Mais il n'aurait eu "aucune intrusion avérée sur ces deux sites", a cependant précisé une porte-parole d'EDF.

Selon la gendarmerie, les banderoles auraient été placées à l'extérieur de ces sites. La gendarmerie a annoncé une autre tentative d'intrusion dans le centre de recherche nucléaire de Cadarache (Bouches-du-Rhône), qui dépend du
Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA).
 
Eric Besson surpris
"Si l'enquête confirme (que Greenpeace est entré dans la centrale), cela veut dire qu'il y a eu dysfonctionnements et qu'il faudra prendre des dispositions pour que ça ne se reproduise pas", a commenté Eric Besson sur France Info
"Peut-être ont-ils réussi à la faire, a ajouté le ministre de l'Economie. Ca me surprend parce que nos centrales sont effectivement bien gardées". "C'est d'ailleurs souvent critiqué, on peut le dire par ironie, par Greenpeace qui dit +nucléaire égale système policier très encadré, très surveillé+", a-t-il relevé.

"C'est irresponsable de leur part", estime Henri Guaino
Interrogé sur cette affaire, par BFMTV-RMC, Henri Guaino, le conseiller spécial du président Nicolas Sarkozy, a répondu: "C'est irresponsable de leur part". "Mais cela fait quand même réfléchir sur la sécurisation des accès aux centrales nucléaires. Il va falloir en tirer des conséquences". "On ne peut pas permettre que n'importe qui puisse entrer aussi facilement que ça dans une centrale nucléaire. On peut imaginer ce que certains pourraient en faire", a poursuivi Henri Guaino.

Sur leurs comptes Twitter respectifs, Cécile Duflot (EELV) et Corinne Lepage (Cap 21) se sont imméditament interrogées sur la sûreté des installations nucléaires françaises.

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Source: http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/nogent-sur-seine-des-militants-de-greenpeace-s-introduisent-dans-la-centrale-nucleaire-05-12-2011-1523486.php

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